29 juin 2020

새별 mon amie





Voici comme un "mandala" confectionné avec un des cadeaux de Sae Byeol, aînée d'un groupe de quatre lycéens en Terminale à l'époque à Séoul, en stage pratique de quelques mois au Lycée Agricole de Quétigny près de Dijon.
Satisfaisant à la demande de Sun-Ju, je les avais hébergés chez moi pendant les congés de Noël 2015.

여기 ”만다라”처럼 보이는 이것은 새별이 준 여러 가지 선물 중 하나로 만들어졌다. 새별은 당시 DIJON
근처 QUETIGNY 농업 고등학교에 몇 달간 실습생으로 서울에서 온 네 명의 고등학생들 중 맏언니였다.
선주의 부탁에 나는 기꺼이 2015년 성탄절 휴가 동안 그들을 맞이했다.

Quelque chose était né entre elle et moi.
Après son retour au pays nous sommes restés en relation via Kakaotalk.
Nous nous rencontrons à nouveau chaque année à Séoul. Avec beaucoup de plaisir.
Fille de la campagne, elle me laisse la guider dans les rues de Myeong-Dong.

그때 새별과 나 사이에 무언가가 생겨났다.
그녀가 한국으로 돌아간 후 우리는 카카오톡으로 연락을 주고받는다. 매년 우리는 아주 기쁜 마음으로
서울에서 재회하고, 도심에서 조금 떨어진 곳에 사는 그녀는 명동 거리에서 차분히 나의 안내를
받는다.

Nous n'échangeons oralement qu'en coréen. Un peu difficile.
Mais écrivons dans nos deux langues, avec l'aide de merveilleux "traducteurs" électroniques... nous réservant parfois d'étranges quiproquos.

우리는 대화할 때 오직 한국어로만 말한다. 조금 어렵다. 하지만 글로 쓸 때는 훌륭한 “번역기”의
도움으로 두 가지 언어가 가능하다. 가끔은 이상한 오해가 생기기도 하지만…

Ses parents et elle tiennent une entreprise agricole de production d'oeufs, dont ils inondent la Corée.
Lors d'une pénurie en 2016 Benoît et sa belle-famille à Busan avaient apprécié sa générosité.
Cette livraison miraculeuse, c'était pour me remercier de l'avoir reçue chez moi.

새별과 그녀의 부모님은 계란을 생산하고 그것을 한국 각지로 배달하는 농업 회사를 운영한다. 2016년
계란 수급대란 당시 Benoît와 부산에 있는 처가 식구들은 그녀의 배려에 무척이나 고마워했다.
이 기적의 배달은 프랑스에서 그녀를 따뜻하게 맞이해 준 것에 대해 나에게 감사하기 위한 것이었다.

Je l'ai invitée à revenir ici passer du bon temps... y compris travailler avec moi à la forêt. Elle a vu des photos du chantier. Elle en est enchantée.
Nous nous sommes élaboré et promis tout un programme de bons moments.
Ceci devait avoir lieu ce printemps. Elle avait accepté que j'aille la cueillir à Roissy.
Mais...

나는 새별에게 이곳에 다시 와서 즐거운 시간을 보내고 함께 숲에서 일하기를 권유했다. 그녀는 작업장
사진들을 보고 매우 좋아했다.
우리는 멋진 추억을 남기기 위해 모든 것을 심사숙고하며 계획했고 약속했다.
이것은 모두 올봄에 하기로 예정된 것이었고 새별은 내가 공항에 마중 나가는 것에 동의한 상태였다.
그러나...

L'horizon sanitaire flou au point d'empêcher tout voyage au loin me fait craindre de ne plus la revoir, et de devoir vivre comme un éternel adieu le souvenir de nous être amoureusement serrés dans les bras le 8 septembre dernier avant qu'elle ne disparaisse dans les profondeurs infernales du métro à la station Myeong-Dong.

" J'ai perdu mon Eurydice ! "

모든 장거리 여행이 자제될 정도로 불투명해진 보건 전망과 함께 이제 더 이상 새별을 볼 수 없을지도
모른다는 생각에 두려워진다. 지난 9월 8일 그녀가 명동 지하철역 깊은 곳으로 사라지기 전 우리를
다정히 감싸 주던 추억과 영원히 이별한 채....

« 잃어버린 나의 에우리디케 ! »

# 번역 / Chantal Hyejin LEE

22 juillet 2015

De Jirisan au Mont-Blanc

Chamonix, le 10 juillet 2015


A Jirisan - ainsi débutait ce blog il y a huit ans - c'était l'affection débordante de YunaOmma qui me poussait jusqu'au sommet.

Ici face au Mont-Blanc se réalise une promesse de longue date faite à Hyejin et à Soyeon pour les encourager dans leur aventure française.

Plaisir aussi d'avoir rencontré à l'Aiguille du Midi une famille coréenne enchantée d'y trouver un Français capable d'échanger dans leur langue et amoureux du pays du Matin Cool.

La boucle serait-elle bouclée ?
Soyeon a obtenu sa licence avec brio, elle pourrait partir...
Hyejin vient de me faire part de projets très personnels qui devraient l'éloigner...
Les autres aussi vivent leurs vies...
Il devient artificiel de chercher encore à rapprocher les chemins...

Il se pourrait ainsi que cette page constituât le point final de "coreemonamie".

Ce qui n'empêchera pas ma maison et mon coeur de leur rester ouverts, des amitiés de vivre, par-delà les amours impossibles.


자고 있다

Elle dort
Apaisée
A côté de moi
Elle ne sait pas que je la regarde
Elle ne se voit pas dormir
J’imagine mille rêves
Je n’en connais aucun
Elle les aura oubliés à son réveil
Elle me questionnera
Pourquoi ces photos de moi
Parce que c’est bien toi
Intimité à la fois offerte et impénétrable
Je n’ose pas l’embrasser

Elle dort


23 juin 2015

Confucianisme en Occident

Ceci m'est arrivé avec toutes : Yuna, ou sa soeur Yukyoung, ou Yuri, ou Yeri, ou Mira, ou Hyejin, ou Soyeon, et d'autres... toutes entre vingt et trente ans. Où ?
A la maison, après qu'on vient de préparer ensemble un bibimpap, ou mettre le couvert autour d'un gratin dauphinois juste sorti du four, avec une salade, ou devant un bulgogi, les bols de riz et quelques hors-d'oeuvre, ça arrive aussi au restaurant quand le serveur nous a attribué une table.
Tout est prêt, c'est chaud, ça n'attend pas, il n'y a plus qu'à s'installer à table et à manger.

Mais nous restons tous les deux debout, plantés face au festin... attendant on ne sait quoi ?

En fait c'est simple :
Impensable pour une Coréenne de s'asseoir avant le respectable grand-père que je suis, confucianisme oblige.
Parfaitement goujat pour un homme de s'asseoir avant ou devant une dame, galanterie française oblige.

J'ai assez vite compris et expliqué comment les politesses respectives sont inversées. La solution que je préconise c'est de s'en tenir aux pratiques du pays où on se trouve, même si ça heurte un peu les habitudes personnelles.

Ces particularismes qui ont pour moi fait le charme du bien-vivre ici et là-bas sont en train de s'estomper. Je déplore que la jeunesse coréenne copie désormais une certaine déliquescence occidentale : dans les métros coréens les places réservées aux handicapés, aux femmes enceintes et autres personnes âgées sont repérées depuis le quai et prises d'assaut...

Le confucianisme, malgré ses excès, avait du bon.

14 mai 2015

Le paranoïaque...

... du Nord a encore frappé. Son Ministre de la Défense avait eu la faiblesse de s'assoupir pendant une cérémonie officielle. Ce crime de lèse-paranoïa devait être puni. Il l'a fait détruire au canon anti-aérien, histoire de montrer au monde entier que Hitler n'était qu'un gamin en comparaison.

Au Sud on semble faire comme si de rien n'était : consommation effrénée... K-Pop... expansionnisme économique et culturel... compétition Samsung/Apple... on se cache là-derrière pour ne pas se laisser impressionner par le risque.

Croyez-vous les Chinois et les Américains capables de contenir encore longtemps le malade derrière les barreaux de sa cellule ?

24 septembre 2014

Mariages en vue

Deux de mes jeunes amies très chères, SEONG Yuri, et LEE Yura, que je viens de revoir à Séoul me font savoir que se précise leur projet matrimonial. Et leur immense bonheur !
Les fiancés, je ne les connais pour l'heure que par leur intermédiaire. Mais bientôt de visu puisque déjà Yuri m'invite et insiste pour que je sois de la fête à son mariage, le 27 décembre. Yura, ce sera courant 2015.

Le mariage, c'est un sujet que j'aime à aborder avec ces jeunes Coréennes qui croisent mon chemin (au-delà des cours de français ou des activités touristiques). A mon sens c'est capital, c'est constitutif de l'être-au-monde, même si nombre de jeunes doutent. Doutent d'eux-mêmes, doutent de l'autre. Les accompagner sur le chemin de l'engagement matrimonial, c'est aussi ma manière de les inviter à "travailler pour 우리 나라". Participer à résoudre le malthusianisme ambiant désastreux dans certaines nations modernes.
Je me réjouis avec elles.

Et il y a eu aussi ce mariage de Marion et Thomas à Dijon, en juillet dernier. Marion est française née coréenne, plutôt parisienne que bourguignonne, Thomas est français ultra-marin d'origine, il est aussi ami de Jérémy MALACLET.
Sun-Ju et Young-Ok avaient été invitées et sollicitées comme interprètes pour la famille de naissance de Marion (sa mère et sa sœur retrouvées en Corée un an plus tôt et venues à la fête à Pont-de-Pany).
Au dernier moment Sun-Ju a été empêchée, Young-Ok, ne voulant pas y aller seule, m'a demandé de prendre la place de Sun-Ju. Challenge audacieux ! J'ai cependant accepté. J'ai dû assumer d'être à la table des mariés avec la mission de permettre à la sœur coréenne de Marion, Suyeon, de s'intégrer à sa belle-famille française. Entre l'anglais, quelques bribes de coréen, et les délices dans nos verres et nos assiettes, ça a fonctionné à peu près. La maman française de Marion, très prévenante à mon égard, m'avait facilité la tâche. Pendant ce temps, à une autre table, Young-Ok assurait l'intégration de la mère coréenne de Marion.
Je souhaite à tous beaucoup de bonheur, et redis ma gratitude à la maman française de Marion. La similitude de nos situations - elle a deux filles coréennes, moi, trois fils coréens - nous met en empathie.

"Coreemonamie" m'entraîne décidément sur des chemins insoupçonnés !

Yuri, le 27 décembre 2014, au bras de son père :

23 mars 2014

Bouddhisme en Corée. Religion sans dieu ?

Bonjour.

Voilà plus de quarante ans que je fréquente la Corée et des Coréens là-bas, ici, et ailleurs.

D'emblée, Bouddha, Confucius, Jésus de Nazareth, le Dieu des Chrétiens me sont apparus comme des modeleurs fondamentaux de la vie et de la pensée des Coréens.

Cet article va être long à construire, j'y médite depuis longtemps. Ici, ce n'est que le titre.
Il sera nourri de mon expérience là-bas et ici, essentiellement celle des contacts personnels, beaucoup aussi de l'observation, ainsi que de l'écoute assidue de l'émission dominicale par France2 "Sagesses Bouddhistes".

Le 1er juin 2014.
Août 1973, entrant à Jogyesa (temple bouddhique central près d'Insadong à Séoul), je suis sidéré du décalage entre l'idée que je m'étais forgée des pratiques bouddhiques - méthodes de vie visant l'accès au bonheur par l'exacerbation des seules facultés mentales - et la présence quasi "déifiée" du Bouddha et de ses acolytes. Alors que j'imaginais une ambiance d'introversion dépouillée je voyais soudain s'exprimer une religiosité, voire un fétichisme, pire que les excès constatés à Fatima ou à Lourdes ou dans les villes de la Chrétienté lors de processions de "Pénitents". Ces majestueuses mises en scène du Bouddha dans tous les temples et la foule des "fidèles" psalmodiant et gesticulant devant ces statues dorées m'ont fait penser à la scène de Moïse redescendant du Sinaï chargé des Tables de la Loi - signe à mon sens de son "éveil" - furieux de voir le peuple des Hébreux adorer le Veau d'Or.
Mon interrogation se résumait ainsi : comment l'athéisme affiché comme cœur d'une philosophie a-t-il pu se dévoyer en religion ?
 
Mon bonheur du jour consiste en la préparation d'une tarte à la rhubarbe. Je la cueillerai au jardin, sur un plant donné il y a dix ans par ma voisine portugaise, soigné au fil des saisons, j'égoutterai soigneusement les tronçons épluchés et vidés de leur eau par saupoudrage de sucre, j'ajusterai ma recette pour que le jus ne traverse pas le fond préalablement pré-cuit ; et j'espérerai la partager avec Young-Ok.
Si vous voyez le lien entre ce précédent paragraphe et le titre du message, j'aurai réussi : il s'agit en fait de dire à travers un petit rien de la vie quotidienne la conscience d'appartenir à une entité unique et totale, ce que Young-In me disait à Naesosa nommer "dieu".
 
La suite de ce message devrait aborder la question que pose le syncrétisme constaté en Corée : Comment cohabitent au for interne de la même personne les prédicats catho-chrétien, bouddhique, chamanique, confucianique, nationaliste... Ils sont monnaie courante les phénomènes d'exclusion, de posture en chiens de faïence, de conversion ou de va-et-vient, de tiraillements ou de synthèse acrobatique.
 
D'autres réflexions viendront, plus personnelles, au sujet des concepts bouddhiques qui me posent problème : impermanence, cycle des réincarnations, panthéisme (déjà esquissé) ; ainsi qu'une autre interrogation majeure, capitale :
"Eveil" et "Salut", est-ce assimilable ?
 
Revenez voir ici de temps en temps.

Le 29 juillet et le 3 août 2014.
Impermanence.
Ce concept - essentiel à la pensée bouddhique - est celui qui me heurte le plus. Il est vrai que nous avons normalement tous conscience d'être de passage "ici-bas", mais de là à nier tout sens à aucun engagement durable "pour la vie", je ne peux pas suivre. Car l'engagement durable me semble être ce qui nous permet le lien à l'Eternité, transcendant les vicissitudes de l'existence. Exemple a contrario : lorsque mon épouse a quitté le foyer conjugal, détruisant vingt années de construction d'une famille, adoption-éducation de trois très jeunes enfants accueillis depuis l'autre bout du monde, j'ai senti le sol se dérober sous mes pieds, je n'avais plus ni passé, ni avenir, ni présent, tout projet réduit au néant, je n'étais plus rien, nos enfants se trouvaient soudain abandonnés par une mère pour la deuxième fois dans leur vie.
Comment construire quoi que ce soit, comment s'investir dans aucun projet sans y intégrer la dimension durable : couple, relation amoureuse, famille, organiser la cohérence idées-travail-logement-budget, s'engager dans une vie "religieuse" en communauté... et même cultiver son jardin ? Ou alors, assumer de ne rien décider, et imaginer trouver le bonheur au gré des circonstances ? Le "jour-le-jour" sans engagement, ça me paraît être la servitude, l'exact opposé de la voie vers la libération.
A l'inverse, peut-être faudrait-il que j'apprenne à me libérer de ces attaches affectives jugées autour de moi excessives avec choses et gens : la forêt, mes amitiés coréennes... Young-In, cela a-t-il un sens de saluer tous les matins sa photo, souvenir d'un déjeuner ensemble près de Naesosa ?... Oublier Seong-Ja et l'épisode de Sorokto ? Laisser Yuna, Yukyoung et leur mère, Yura et Mira, Yuri et Yeri, Hyejin, Soyeon, Suji et les autres à leur vie actuelle de jeunes femmes ou d'étudiantes ?

Chamanisme-fétichisme.
Chuseok, j'ai vécu ça dans la famille de Yuna. A plusieurs reprises. Ainsi que les anniversaires des disparitions des ancêtres. J'ai vu apparaître leurs panneaux-mémoires, j'ai vu les baguettes posées sur les bols de riz, j'ai dû respecter le chemin libre au passage de leurs mânes. Même interdiction au "Royal Shrine" à Séoul.
Quelle n'a pas été ma surprise de constater un jour de Chuseok à Séoul que Jogyesa, haut lieu bouddhique coréen, intègre allègrement tout ce fétichisme ! Foule immense d'adeptes joyeux en superbes hanboks défilant devant les rutilantes statues des Bouddhas dorés, venant déposer offrandes comestibles et vœux dans les mains des moines réjouis de voir se garnir les rayons de leurs frigos et entrepôts. Quelque chose qui ressemblait à l'allégresse de mise aux sorties de la "messe de onze heures" de notre Chrétienté européenne. Du coup, j'ai pensé que nous aussi, disciples de Jésus de Nazareth, risquons également l'accusation de fétichisme.
 
Le 10 décembre 2014.
Réincarnation.
Malgré ma sincère et profonde bonne volonté, je ne parviens pas à considérer ce concept comme sérieux.
Corrélation avec ça - ou alors je demande à un Maître de me guider sur la Voie et sur la compréhension des choses - ma difficulté à intégrer que chacun soit invité à réduire, estomper, voire abolir son égo.
Comment en effet parler de "compassion" si ça ne se vit pas entre "personnes", là où le cœur de l'homme est touché, là où chacun sent comme constitutif du plus profond de sa propre humanité le devoir de la promouvoir chez l'autre quand elle est affectée ?
 

21 août 2013

YURI, YERI

 
Eté 2004. Hadong.
Ce dimanche soir, relâche à GeumSeongShikDang.
YunaAppa et Omma m'embarquent en voiture. D'office, sans beaucoup d'explication - c'est vrai que mon bagage linguistique coréen est bien léger, et le leur inexistant en français comme en anglais.

Nous arrivons à Goniang, chez les grands-parents maternels de Yuna, agriculteurs perdus au milieu des rizières. Pour un joyeux barbecue de pleine lune autour de la pêche miraculeuse de la journée par le beau-frère et autres consorts de YunaOmma, une vingtaine d'oncles, tantes et (petits)-cousins, âgés de un à soixante-quinze ans.

Problème : comment communiquer ? Ce serait dommage de ne faire que bouffer même si c'est délicieux !
Miracle : Il y a parmi tous ces gens une personne qui parle anglais, une seule ; au moins aussi bien que moi : Yuri, quatorze ans.
Nous échangeons énormément. Elle est mon interprète auprès de tous ces cousins de Yuna.
Autant que les délices de mer grillés, ces moments resteront de merveilleux souvenirs.

2010.
Yuri se rappelle à mon souvenir. Bien sûr que je me souviens !
Elle me demande de faire ami-amie sur Facebook. OK.
Puis dans la foulée, sa sœur, de trois ans sa cadette, Yeri. OK.
Elles deux sont à Singapour, où leur père les a envoyées pour en revenir parfaitement anglophones.

Printemps 2013.
Yuri m'écrit son projet de venir en France à l'été 2014, et de passer ainsi quelques jours ici. Avec son "fiancé". D'accord.

Début août 2013.
Elle précipite sa visite, elle vient d'acheter un vol sur Korean Air et me dit arriver dans quelques jours à Paris, elle a aussi son billet TGV pour Dijon. Elle veut me rencontrer.
Seule. D'accord. Je lui prépare une chambre.

Etrange de retrouver sous son look "K-Pop" et ses mimiques très "petite dame" une personne que je n'avais connue que dans la peau d'une collégienne, neuf ans auparavant. La reprise de contact a eu lieu sans aucun souci, comme si on s'était quitté la veille. Elle m'a reconnu, j'ai retrouvé un peu de ses traits de gamine... la même vivacité intellectuelle, la même envie de dévorer la vie.
Nous avons beaucoup parlé... de tout, sa vie, ma vie. En anglais, en coréen, quelques mots de français le dernier jour.
Cinq jours pleins : initiation bourguignonne standard, messe de l'Assomption à la cathédrale - elle s'affiche résolument catholique - balade à vélo, échanges culinaires, une journée à la forêt avec Michel et les siens dont ses petits-enfants américains, pratique de l'ipad, vifs conseils sur le ménage à faire ici, évocation des extravagances évangéliques de sa cousine à Londres comme on en croise à Séoul, quelques pages en coréen de ce blog... L'échange de cadeaux c'était : des T-shirts 대한민국 contre une planche à découper fabriquée à sa demande dans du merisier de Villeberny, gravée à ses initiales YR.
Elle veut revenir pour conforter ces expériences, et profiter du bien vivre à la française. La maison lui reste ouverte, comme à Hyejin.

A la limite de l'indiscrétion, je dis ici la motivation de sa visite : faire le point, à l'heure d'une décision importante, loin de la pression de sa famille à elle et de celle de son "fiancé", auprès de quelqu'un en qui elle avait eu confiance d'emblée, même neuf ans plus tôt, même à l'autre bout du monde !
Ceci me touche beaucoup, et me conforte dans ce rôle que mon entourage m'attribue... qui renoue avec celui de 신부님 forever que je lui ai dit avoir été. A mon sens rien d'incompatible avec le plaisir d'une présence féminine épisodique et aimante, à même de rééquilibrer ma vie. Se faire la bise ne la surprend plus.
Ici, la seule photo d'elle qu'elle m'a autorisé à afficher :


Les deux sœurs se sont rejointes à Paris. Elles rentrent maintenant à Séoul. Leurs parents m'y ont invité.
Promis, j'irai les revoir au printemps prochain... tout comme Young-In et Young-Joo, Mira et Yura et leurs parents et grands-parents.

Yeri aussi était de cette BBQ-Party à Goniang.
Onze ans à l'époque, je me souviens qu'elle aurait bien voulu sa part de la conversation accaparée par son aînée. Son anglais était trop débutant.
Il y avait aussi la petite dernière Hyeri, un an, que j'avais revue quelques années plus tard entre papa et maman au restaurant de la maman de Yuna.

C'était donc Yeri qui s'était annoncée la première à Velars.

Elle débarque directement de Séoul, le 12 juillet. Le retard de son avion à Roissy lui fait rater sa correspondance TGV directe. Douée, et chanceuse - la SNCF ayant multiplié les rames de vacanciers à la Gare de Lyon - elle parvient à Dijon où je la cueille avec seulement une heure de retard.

C'est son premier voyage en Europe, presque six semaines.
Tout est organisé : ses billets de train, ses hébergements, de Londres à Milan, en passant par l'Allemagne, l'Autriche, la Hongrie, la Suisse. Et le bouquet final à Paris.
Capables de tout ça à vingt ans ! Ils sont trop forts, ces Coréens !

Je suis flatté qu'elle ait choisi de commencer par quelques journées bourguignonnes.
Deux conseils que je lui donne : attention aux pickpockets partout en Europe, et éviter les tenues par trop affriolantes. Celles-ci passent à Myeong-dong, ça va sur nos plages, ça lui attirerait des ennuis ailleurs.

Sa présence guillerette est un plaisir. A la maison, à la cuisine, à la forêt, à l'ipad, au restaurant, à vélo, en balade, en touriste... sauf qu'habillée si léger elle prend froid sur la pelouse du Lac Kir en attendant le feu d'artifice du 14 juillet !

L'anecdote indélébile c'est Ronchamp. Ses études artistiques lui commandent une visite là-bas.
Elle préfère dessiner plutôt que de se mêler à la visite guidée entre francophones. Je lui ménage cependant un quart d'heure en tête à tête en anglais avec le jeune guide français... si gentil... si beau... si attentif... si charmant...
 
 
Charmée !

19 février 2013

설날

Seollal en son pays, ceci me manquait.
Et aussi d'expérimenter l'hiver coréen. Pour ça j'ai été servi : débarqué à Incheon le jour le plus froid de l'hiver - depuis longtemps, disent-ils - soit le 7 février 2013. La mer entre l'aéroport (latitude de la Sicile) et le continent était gelée !
A Busan ça allait un peu mieux, le thermomètre affichait -10°C.

Quelques flashes que je vous fais partager :

- Merci d'abord à Benoît, à son épouse toujours aussi attentionnée, à la famille des beaux-parents qui m'offrent chez eux un avant-goût de Seollal autour de poissons crus... et des chocolats du Duty Free de Roissy. Un prochain voyage à Velars - et plus - de tout ce monde commence à s'envisager sérieusement... même si la famille pourrait bien s'agrandir. En tout cas ça dirait aussi comme vont bien les affaires de Benoît, désormais créateur-associé de hakwon.
Benoît m'explique aussi comment sa double nationalité sera bientôt acquise, faveur faite aux adoptés revenus au Pays du Matin Cool.

La télé (KBS ou d'autres chaînes) diffuse en boucle les trois uniques sujets suivants :
- le froid : images de tuyauteries gelées, de compteurs d'eau éclatés... mais aussi quelques panoramas étincelants,
- les bouchons de Seollal sur les autoroutes ; ça coince encore plus que chez nous parce que chacun se fait un devoir de partir, chacun se trouve une parentèle à l'autre bout du pays chez qui s'évader... dans des bagnoles de plus en plus énormes,
- la pression va-t-en guerre contre le dingo du Nord et ses joujoux nucléaires. Mais les Sud-Coréens y semblent indifférents... tant que la Chine appuie de tout son poids économique et politique sur le couvercle !

- Le Seollal de la famille WON se passait à Mokdo, hameau de Hadong (GN), tout comme les Chuseok auxquels j'avais déjà participé : même matériel rituel, abondance de mets préparés depuis plusieurs jours par les deux belles-filles des grands-parents WON, à base de poissons et autres fruits de mer, gâteaux de riz... tokguk et autres potages... les bols de riz avec les baguettes posées dessus en travers comme il est de rigueur pour inciter les mânes des ancêtres à prendre part au festin du premier matin de la Nouvelle Année.
Yukyoung était là, mais restait en retrait. Je lui ai demandé pourquoi. Elle m'a répondu franchement ce que je pressentais : "C'est du chamanisme ; ma nouvelle qualité de chrétienne m'oblige à rester à l'écart". J'ai approuvé. Elle sera baptisée dans quelques mois. Dans une Eglise avec - j'espère - les pieds un peu plus sur terre que les Evangéliques auprès de qui sa sœur plane à Londres.
Est venu le "sebae" auquel elle a participé : échange d'enveloppes contenant de l'argent. Avec un certain sourire, car ces billets ne font que tourner.
Un seul hanbok, porté par la récente belle-petite-fille du grand-père WON, dont la rondeur abdominale annonce à tous la survenue imminente de la quatrième génération. Il pourra s'endormir en paix, la pérennité du nom semble assurée... si c'est un héritier mâle !

- L'après-midi et le soir, visite à la sœur cadette de YunaOmma et son mari à Yeoncheon (GB). J'avais accueilli les deux sœurs et Yukyoung en 2005 à Velars et à la forêt. Le lendemain matin, lundi férié, les trois dames vont au sauna, les trois messieurs poussons jusqu'au point le plus oriental de la Corée continentale, voir le soleil levant... et presque Dokdo depuis le Musée du Phare et de l'Aide à la Navigation (fort intéressant).
Au retour, au marché aux poissons de Pohang, HeeJinAppa nous trouve deux magnifiques crabes royaux pour le festin de midi.

- Mardi matin, depuis Hadong, Yukyoung retourne à Busan. L'obligation d'y subir encore longtemps des examens médicaux semble ne pas l'affecter. Cette fois-ci elle n'hésitera pas à manger les chocolats que je lui avais apportés de Paris ! Je reste au Geumseongshikdang, pour un peu de service, un peu de tourisme... et encore me laisser inviter à la table des clients.

Vendredi, à mesure que le bus remonte de Hadong vers Séoul au Nord en contournant Jirisan par l'Ouest, les traces de neige se multiplient, jusqu'à bientôt recouvrir entièrement le paysage.
A Séoul, Myeong-dong est encombré de tas de neige. Pas plus que la bise glaciale ça ne décourage les agasshis-vendeuses-poupées-K-pop de harceler le passant... Combien sont-elles payées pour subir ce martyre avec le sourire ?
En haut d'Insadong je retrouve le restaurant déjà fréquenté l'an dernier pour me réchauffer d'un excellent galbitang. Surprise : le patron me demande si je suis Shimbunim ? Au cours de ces douze jours coréens, ils auront été trois à me poser la même question. Pourquoi ? Parce que solitaire, peut-être, ou parce que je cherche au maximum à converser en coréen, soucieux de respecter leurs marques de politesse ?...

Samedi, retrouvailles avec Cia et Noa, leur père et leur mère. Young-In a été prévenue trop tard du rendez-vous. Elle ne peut s'absenter de son travail. Dommage, je ne la verrai pas à ce voyage. Mais elle est moralement présente quand Young-Joo et Jae-Hyun m'expliquent leur évolution spirituelle. Le séjour à Naesosa ressuscite soudain. Mais - palli-palli - il faut se quitter.

Car Yura, la sœur de Mira m'attend à Myeong-dong. Métro. Et là a lieu une scène mémorable : depuis quelques mois elle apprend le français, elle a son manuel "grand débutant" à la main pour me le prouver ; et assis côte à côte, nous commençons à feuilleter les pages et à entrer dans les dialogues pédagogiques, qu'elle lit en français en me demandant de rectifier, pendant que je déchiffre les consignes en coréen. Stupéfaction des usagers du métro qui font soudain cercle autour de nous : improbable dialogue entre une jeune Coréenne en français et un respectable Français en coréen !
A la descente, ses parents et Mira nous attendent en voiture, pour aller à Yangpyeong (GG) sur le Hangang du Sud, où habitent les grands-parents. Lui est professeur à la retraite, mais reste très professeur... un peu comme moi ! Il veut m'enseigner les merveilles locales, notamment le temple Yongmunsa, avec son ginkgo dont la légende assure qu'il aurait 1500 ans... ça en ferait le plus vieil arbre de Corée, voire du monde ! Pourquoi pas ? Convaincu par notre enthousiasme à la balade malgré la neige et le froid - les sommets du Gangwon-do se rapprochent - il me fait promettre de revenir l'an prochain au printemps, de dormir chez eux ; et nous irons tous les deux gravir la montagne. J'ai accepté, ça me rappellera Albiez, et ça me changera de la compagnie féminine. N'empêche, j'aime bien Yura !
Avant de rentrer sur Séoul, comme dessert du dîner au restaurant, et pour finir en beauté la journée, Mira nous sert la tarte aux pommes de sa fabrication, preuve qu'elle avait bien intégré la leçon de cuisine à Velars... signe aussi que les fours commencent à équiper les cuisines familiales en Corée, tout comme les auto-cuiseurs de riz chez nous !

Dimanche matin, rencontre avec Hee-bae, qui fut de mes élèves il y a deux ans à Dijon avec Mira et Eun-Hye. Le sujet sur la table avec elle, c'est : quel bon âge pour se marier, quand on veut aussi avoir "profité de la vie", avoir eu une carrière professionnelle, échapper au statut de housewife, mais quand même faire un (deux au maximum) gamin(s)... parce que l'on comprend bien cette nécessité sociale ?

Et, de midi jusqu'au soir rencontre à Myeong-dong avec Jean-Michel, son amie Gayeon, Maud, Edouard, Jérémie, et Areum ; tout ce petit monde connu autour de l'Association des Coréens et sympathisants à Dijon. Tous tentant une insertion professionnelle, sociale, familiale, - amoureuse ! - en Corée, avec des fortunes diverses, dont ils me font part, mais qu'un minimum de discrétion m'interdit de détailler ici.

Le bouquet final du week-end,... de mon séjour coréen,... et de l'hiver séoulite aura été cet étrange spectacle de l'incendie au pied de la Tour Jongno, contemplé depuis le parvis du pavillon Bosingak, à deux pas du restaurant poulet-bière de circonstance choisi pour finir la soirée à la coréenne.

Arrivé à la maison lundi soir grâce au taxi de Young-Ok, celle-ci résonne encore des airs de Chopin que Hye-Jin avait joués toute les nuits... C'était son Seollal en France !

PS : quelques photos devraient bientôt s'intégrer à cette page.

11 janvier 2013

한국어 - français

Demain matin je dois rencontrer Soyeon à Dijon.
Elle avait questionné Sun-Ju : qui, parmi les Français d'ici, pourrait l'aider à travailler son français ?
Comme bien souvent, la demande m'a été répercutée.

Pour mémoire, voici quelques-unes de ces péripéties :
- Gee-Eun, la première, pour relire et corriger sa thèse de doctorat en philosophie ; ça avait nécessité plus de trois ans de travail acharné ; pendant ces années la Corée n'était plus qu'à un quart d'heure de vélo de Velars-sur-Ouche.
- Young-Ok, même objectif ; six mois ont suffi car son mari Jean-Luc avait bien avancé le travail. Depuis, la Corée s'est encore rapprochée de chez moi.
- Keum-Ju, c'était pour son mémoire de Master il y a cinq ou six ans quand elle et son mari Nori vivaient leur première année de mariage en Bourgogne. J'ai hâte de les revoir une fois de plus à Paris, leur laisser me raconter leur évolution professionnelle, et essayer mes bribes de coréen avec leurs enfants Gabriel et Raphaëlle (cf aussi un peu plus haut dans ce blog).

Puis, les échanges ont pris une autre forme : des répétitions en langue française auprès des étudiantes coréennes inscrites en FLE à l'Université de Bourgogne en amont de formations qualifiantes dans le domaine vini-viticole, les beaux-arts, l'architecture, le design, certaines visant même l'interprétariat.
Vous le constatez, ces contacts sont uniquement féminins... à la seule exception de KOH Young-Joon, le musicien, qui continue à me solliciter depuis Montréal pour des réécritures de lettres de motivation ou autre candidature.
Il y a deux ans c'étaient, entre autres :
- KIM Heebae, YU Eunhye, LEE Mira. Les rencontres hebdomadaires avaient lieu à la Résidence des étudiants étrangers de Dijon. Après leur retour au pays, l'aide au français a continué par mails ; nous nous sommes aussi retrouvés à Séoul. C'est une grande fierté, me disent-elles, de converser en français au milieu de leurs copines...
Et Mira avait pu mettre en pratique ses nouvelles capacités linguistiques en assurant la communication entre l'administration coréenne et la délégation des sportifs français aux "Mondiaux de Daegu 2011". Je l'avais revue le printemps dernier à Séoul, et elle m'a rendu visite ici avec sa famille dans l'été ; elle vient de solliciter un coup de pouce pour se faire engager comme interprète sur la desserte coréenne d'Air France. Eunhye est de nouveau en France, inscrite dans une Faculté parisienne pour quelques mois...

- LEE Chantal-Hyejin (cf quelques pages plus haut). C'est mon bonheur de travailler avec elle : de chez elle à Paris une à deux heures quotidiennes par téléphone ou Skype ; ici quand elle a des vacances, en émaillant les "cours" d'échanges culinaires, de balades à vélo - jusqu'au Château Lamartine d'Urcy -, de shopping, de cinéma, d'escapades à la forêt, de fêtes chez Young-Ok, de longues heures de confidences, et de quelques piqûres de rappel du coréen que j'oublie trop vite... Je reste émerveillé de ses progrès en français : même si son accent trahit une langue apprise après sa langue maternelle et après l'anglais, elle pourrait en remontrer à nombre des nôtres nés dans la langue de Molière.

Demain donc, après nous être accordés par téléphone et SMS - occasion pour moi de jauger déjà l'ampleur du chantier - je fais la connaissance de KIM Soyeon. Je la mettrai à l'aise, je m'attacherai à répondre au plus juste à sa demande et à ses besoins en français, et lui ferai comprendre que je n'attends en retour de sa part qu'un peu de "coréanité".

19 août 2012

Plaisirs coréens 2012



Au "Jardin secret", avec trois des Dokdo Racers... dont "Madame Gayageum", alias KIM Ji-Ye qui bravait les dernières bourrasques de neige de l'hiver. J'avoue un faible pour elle... réciproque.
Ce qu'ils ne savaient pas - ils pensaient me faire une surprise en me conduisant ici - c'est que j'avais déjà visité cet endroit une douzaine d'années avant leur venue au monde, et plus récemment encore avec, avec...? 괜찮아요, c'était très plaisant.

Avec fils et belle-fille, au sommet de Gadokdo.
A l'horizon, c'est Namhae-Do.

Les azalées, depuis le temps que la poésie coréenne les magnifie, je voulais les voir... histoire aussi de renouer mystérieusement avec Hyun-Ju

Lui, c'est le Roi de la gouge et du maillet - un collègue en somme - à Hahoé Maeul. Il sculpte pour les grands de ce monde : Elisabeth II d'Angleterre, George Bush P&F... moi-même !!!

Je lui ai acheté ce masque. Destination la forêt pour en chasser mes diaboliques cousins !

Sauf l'irrespect pour ces manifestations chamaniques, ça a bien fait rire Yukyoung et sa mère.

En redescendant des hauteurs de Haeundae-Gu, avec la maman de Yuna-Yukyoung.
Je ne montre pas de photos de Yukyoung tant qu'elle n'est pas tout à fait rétablie.

Ce jour, dernier de mon séjour à Busan, elle s'était parée des boucles d'oreille en diamant que j'avais offertes à sa fille aînée, elle a attiré mon attention là-dessus, histoire de capter pour elle toute leur charge affective... Si c'est pas de l'amour ! ? 

Quelques minutes après, il fallait bien nous séparer... Elle pleurait, pleurait, pleurait.
Je reviendrai !


14 mars 2012

Chantal

Bernard Hugueny, le 11 mars (Il y a 3 jours)
à 이혜진

Bonjour Hye-Jin,

J'espère que tu vas bien... que tu trouves la paix entre plusieurs appartements... et le temps de visiter Paris.
Je trouve que le prénom "Chantal" te conviendrait bien.
Voici un site où tu trouveras l'histoire de la personne appelée plus tard Sainte Chantal (exactement "Jeanne-Françoise Frémyot, baronne de Rabutin de Chantal").
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de_Chantal
Le nom Chantal était auparavant le nom d'une famille française noble de la fin du Moyen-Age.
Après elle, reconnue comme Sainte par l'Eglise catholique, c'est devenu un prénom dont la fête est fixée maintenant au 12 août chaque année.

Ma plus jeune soeur s'appelait Chantal. Elle était ma filleule. Elle est décédée.

J'avais une jeune élève prénommée Chantal qui m'aimait beaucoup, et je l'aimais aussi beaucoup. Je sais qu'elle est devenue médecin. Et puis je l'ai perdue de vue...

Ca me plairait d'avoir à nouveau une Chantal dans mes relations.
Mais c'est à toi que le prénom doit plaire en premier !

Jeudi matin je pars pour la Corée.
Avec du souci au sujet de Yukyoung.
Et beaucoup d'autres personnes à revoir.

Nous nous reverrons en mai, j'espère.
Bise.

Bernard H

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이혜진, le 13 mars (il y a 1 jour)
à moi

Bernard

Bonjour Bernard, Comment va-tu?

Je vais bien, mais je me inquiète encore pour le logement...
je pense que je dois partir d'ici le mois prochain.
je ne savais pas que les charges et l'électricité n'étaient pas compris...
en plus l'état de studio, c'est nul.

Tu sais quoi? J'aime vraiment mon prénom "Chantal" que tu as appelé!!
et maintenant j'aime plus après j'ai vu ton e-mail ^^

Chantal, chantal, chantal..

Tu pars jeudi matin? J'espère que tu fais bon voyage
et aussi j'espère que nous nous reverrons très vite!!

Je t'embrasse

Chantal(^^)

PS : Fais Yukyung rire beaucoup quand tu la vois

18 décembre 2011

Yukyoung


A Busan, au mariage de Benoît, le 12 juin 2011

" No, I'm not! But she is! "... me répondait Yuna quand je lui disais qu'elle-même était "pretty girl".
Toujours un peu de dépit ou de jalousie entre les deux soeurs. Normal.
Mais elles sont charmantes.

Aujourd'hui me reviennent mille souvenirs de Yukyoung. En voici quelques-uns :

Folies balnéaires à Haeundae à l'été 2003. Yuna, Samuel et Hyun-Ju en étaient, et aussi Monyang, son boyfriend à l'époque, qu'elle s'apprêtait à présenter à ses parents.

Fin décembre de la même année, en vacances ici à Velars-sur-Ouche de son séjour linguistique londonien, au retour d'une virée à deux jusqu'à Saint-Etienne où elle voulait rencontrer une amie à elle ; elle avait laissé à la forêt ce petit mot que vous trouvez en exergue du message "숲에 가요" du 5 avril 2008.

L'histoire amères de ses boucles d'oreilles offertes en souvenir de ces journées de bonheur... le mot d'accompagnement mal traduit en coréen qui avait semé la crainte dans son coeur de jeune fille, et déclenché la colère de Yuna.
Les courriers qui ont remis tout ça au net. Et l'affection revenue. Ces diamants, elle les porte depuis avec plaisir. Ainsi, la photo faite à 노고단 il y a deux ans, que vous trouvez un peu plus haut... son sourire m'accueille chaque fois que j'allume mon ordinateur.

Ses visites à Hadong qui se terminaient toujours par une discussion vive avec sa mère et avec son père.
La balade au site des dinosaures "상족암공원" près de 고성. Nous étions si heureux tous les quatre ce dimanche-là.

Au tournant de chaque année, elle m'invite à son mariage avant la fin de l'année qui vient.
- Avec qui ? je demande à chaque fois.
- Je ne sais pas, mais je me marie ! Tu viendras ? Promis ?
- Oui, of course !... Et je sens s'installer la crainte mal camouflée d'un destin de célibataire.

L'an dernier à Haeundae, pimpante comme une jeune première, soucieuse de sa ligne, et moi très fier à son côté. "C'est comme si on s'était vu hier ! " disait-elle. Et j'approuvais.

Au mariage de Benoît, elle était là avec sa mère, nous trois sur notre trente-et-un, nous avions déjeuné ensemble, et le soir encore dîné avec Samuel.

Aussi, sa recherche spirituelle du côté du monde chrétien, dont j'ai précédemment parlé plus haut... comme Yuna chez les Evangéliques.

Mais depuis deux mois elle ne donne plus signe de vie, elle n'écrit plus rien sur Facebook, elle ne répond plus, elle ne m'appelle plus au téléphone, j'ai des craintes...

Je viens d'apprendre qu'elle est atteinte d'une grave affection, qui la mine.
Priez pour elle, pour ses parents et pour sa soeur !

16 juillet 2011

Yuna



7 juillet 2011, à l'heure du café après le déjeuner
juste avant de repartir pour la gare de St Pancras,
tous les deux, à pied, bravant la pluie, comme il y a neuf ans à Seomyeon.
C'est au restaurant Jindalle, près de Picadilly Circus,
tu sais que j'aime bien y aller,
c'est coréen, c'est un peu cher, mais c'est calme,
nous pouvons parler... comme au soir de ton baptême,
c'est la seule photo que j'ai faite cette fois-ci,
tu portes la croix en or avec ses petits diamants
qu'alors je t'avais offerte.

Nous avons revu le film de ces trois jours,
les moments difficiles :
mes doutes sur le réalisme de ton projet,
quel emploi, même avec la certification ACCA ?
et ta mère qui s'épuise à Hadong,
le délire spiritiste trois heures durant dans ton église évangélique...
puis, tu avais pris ma main à nouveau, j'avais pris la tienne,
les moments heureux :
le Garbi Tang de Raynes Park,
les enfants de Wimbledon,
"cinq enfants" que tu voudrais avoir,
ne tarde plus, Yuna, les années sont là,
la crème miracle pour soigner mes mains abîmées au bois,
ton sourire sans retenue
quand je t'ai promis de t'offrir une visite à tes parents.

Mes mots sont faibles,
la vie transcende images, paroles et souvenirs.

Lecteur étonné, peut-être estimes-tu que j'en dis trop,
que ce message devrait être le dernier de Coréemonamie...

02 juillet 2011

Les Dokdo Racers

Ils sont six.
Etudiants coréens de 20 à 25 ans.
Partis de Séoul le 25 février 2011, pour les Amériques, puis l'Europe, et retour prévu chez eux le 27 août par l'Asie Centrale et la Chine.
Leur but : faire connaître Dokdo comme une perle coréenne en "Mer de l'Est"...
... mais encore :
"We hope to share our ideas toward Dokdo and world peace with people all over the world. Just by speaking of peace and harmony, a whole new history could be written".



Ils se sont arrêtés quelques jours à Dijon, sur un programme concerté avec Sun-Ju et Alice.
Leur moyen d'accrocher le public c'est le "Samulnori", classique de tous les festivals populaires en Corée.
Mais c'est surtout leur extême attention à leur hôtes qui leur ouvre les portes et les conduit à leurs tables.

A la fin du dîner,
KIM Ji-Ye s'est discrètement écartée,
elle a revêtu son Hanbok de concert,
j'ai installé un tapis,
elle m'a offert un récital,
une heure au Gayageum.
Outre les airs traditionnels coréens construits sur des arpèges qui surprennent l'oreille occidentale, je lui ai demandé si elle pouvait jouer au Gayageum une chanson de chez nous. Elle a aussitôt interprété "Non, rien de rien" d'Edith Piaf. Avec une justesse des tons qui m'a impressionné, quand on voit comment est fabriquée la hauteur des sons sur son instrument. Bravo !
Merci.
Je pensais à Song-Ja.

26 juin 2011

결혼 합니다

Benoît et Eun-Jin, le 12 juin 2011 à Busan.

La veille Benoît me disait qu'il réalisait seulement maintenant que sa vie prenait un tour nouveau : désormais ils sont deux... puis, combien ? ... aux yeux bridés à 100% !

Moi, je monte d'un cran, j'assume désormais l'appellation "할아버지" que j'entendais si fréquemment avec agacement.

Sans lui, sans son ancrage à Busan, j'aurais peut-être laissé petit à petit filer les attaches coréennes après le décès de Jack.

D'autres photos par les professionnels du mariage viendront sans doute plus tard égayer cette page.
Cependant je veux écrire ici dès à présent deux ou trois choses qui m'ont frappé pendant la cérémonie :

L'échange des consentements a eu lieu comme en France. C'était pour moi capital que fût manifesté que ce sont les jeunes qui choisissent de faire leur vie ensemble, avant d'être l'occasion d'un accord entre les familles.

Mais, même au cours de la cérémonie officielle qui garantit l'authenticité et la légalité de l'acte, je n'ai entendu Benoît appelé que sous son nom de naissance : 이 정훈. Ni son prénom ni son patronyme Hugueny acquis à l'adoption en même temps qu'était remplacée sa filiation coréenne par une filiation française - au moins selon la Loi hexagonale - n'ont été prononcés. Etrange !
En fait, la Loi coréenne me semble être exactement la même que la Loi islamique issue du Coran sur la question de la filiation : l'adoption plénière n'y existe pas, la filiation biologique est intangible, seule existe une sorte de parrainage ou de prise en charge nourricière (temporaire ? ), le nom ne se transmet que par filiation biologique.

Puis la cérémonie traditionnelle (la photo), outre les rituels confucianistes de salutations entre générations, a été l'occasion d'un discours solennel de son grand-père paternel (de naissance) qui a toujours le rôle de "chef de famille". Tout en coréen évidemment. Autant que j'ai pu en appréhender quelques bribes, et malgré la place qui nous était faite à Sylviane et moi, il m'a semblé que ce discours visait à gommer ou réparer l'erreur qui avait été faite de forcer la main de sa mère à abandonner ses deux fils quand elle s'est trouvée veuve. Le mariage réintégrait Benoît au 가족 comme si sa vie en France n'avait été qu'une parenthèse.

Quoi qu'il en soit, je leur adresse mes voeux de bonheur : que la vie à venir supplante les affres passées ! Et que continuent à vivre aussi les liens qui ont changé de nature mais qui se sont renforcés entre mon fils et moi.

01 janvier 2011

Jack 신부님이 영면하셨습니다

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Jack (petit nom pour John) Trisolini n'est plus, depuis quelques semaines. Un de ses collègues vient de m'en avertir. Le 26 octobre je l'avais revu à Séoul. Comme chaque année, il s'était réjoui de ma visite. Nous avions pu échanger assez longuement. Il s'était enquis des nouvelles de mes trois fils et de Yuna - le mariage prochain de Benoît le captivait, il partageait mon souci de savoir Yuna embarquée dans une "église" évangélique, il m'avait expliqué la localisation exacte du "Saint Ex" et de "La Cigale" à Itaewon là où Damien travaille, il avait été enchanté de savoir le prochain passage de Samuel au M.I.T. - et aussi des anciens amis de Sainte-Foy-lès-Lyon, notamment de Geneviève Mauchamp et des Lacroix ; on s'était aussi rappelé Jean Tillol et Louis Albout. Sa maladie lui laissait un peu de répit. Comme s'il allait d'année en année vers une miraculeuse guérison. Le déjeuner avec ses collègues de la "Commission Pastorale Ouvrière" dans leurs locaux du quartier de Bomun avait été très joyeux. J'avais sorti le meilleur de mon vocabulaire coréen pour remercier et féliciter leur Adjumeoni-cuisinière ! ça avait plu à Jack. Il y a quelques mois un journal de Séoul (je ne sais plus lequel, ça doit se trouver sur Google) avait publié un long article à son sujet, saluant cette vie vouée aux faibles, aux blessés de la société, aux déshérités, en particulier les jeunes, à ceux qui souffrent dans la société coréenne dont les moins de quarante ans aujourd'hui ne peuvent imaginer ce qu'était la misère populaire durant les années de fer.


Le Don Bosco Youth Center, structure d'accueil et de formation professionnelle pour les jeunes en difficulté, dans le quartier de Yeongdeungpo, c'était son oeuvre des années 70 et 80, c'était là qu'il nous avait reçus en août 1973. Cette structure aujourd'hui n'existe plus, les lieux ont fait place à d'autres investissements immobiliers plus lucratifs, selon le choix d'autres ecclésiastiques, décision douloureuse pour Jack ! Ces dernières années, il s'appliquait notamment à aider des femmes d'origine étrangère à se relever de situations matrimoniales dégradantes.


Chaque année un peu avant Noël il adressait à ses connaissances partout dans le monde une page nous informant de son activité... et, discrètement, des hauts et des bas de sa santé... Dans Google, tapez : John Trisolini, et vous trouverez mille informations en coréen, en anglais, en français. Pour ma part, je lui dois beaucoup : D'abord, il est la figure emblématique d'un authentique acteur du message évangélique, cinquante ans sans faiblir (malgré une poliomyélite contractée en Corée à vingt ans, puis un cancer à soixante-cinq ans) au service de toutes ces personnes en Corée vers qui son engagement religieux l'avait conduit ; ceci m'interroge pour les années qui me sont encore données à vivre ; il a été une preuve de la force et de la vérité de ce message. Ensuite, c'est lui qui m'avait introduit à ce pays fascinant dont sont natifs mes enfants, et où se sont développées des amitiés merveilleuses ! C'est un rendez-vous désormais rayé de mon agenda, mais c'est une invitation à vivre toutes ces rencontres au maximum. Jack, merci, et Paix à ton âme !

19 décembre 2010

LACorée, échanges entre Corée et France

LACorée, c'est ce club organisé en "Association Culturelle" composé
- de Coréens vivant autour de Dijon plus ou moins temporairement, comme Sun-Ju, première Présidente, et désormais Présidente et cheville ouvrière de l'Ecole Coréenne de Dijon et d'ailleurs,
- de Français nés Coréens, comme Alice, nouvelle Présidente depuis quelques mois, débordante d'énergie, comme Jean-Michel retourné à ses racines à Séoul, mais revenu ici pour Noël, comme Tiphaine, Jérémie lui aussi retourné tenter sa chance à Séoul...
- de sympathisants, d'étudiants désireux d'élargir leur bagage aux richesses de ce pays fascinant, comme Maud, Edouard, Caroline, l'autre Caroline, Louise, Audrey, Joël et Emilie, Marie-Chloé actuellement à Séoul...

Le mois dernier Monsieur 박 호, actuel Consul de Corée, était déjà venu nous rencontrer en Bourgogne. Comme l'avaient fait ses prédécesseurs depuis quatre ans.


Touché par notre intérêt pour son pays, par les liens qui s'y sont créés et ne cessent de s'y multiplier, et même admiratif de ce que cette humble Association de Province parvient à mettre en oeuvre, reconnaissant - c'était son toast déclenchant le 건배 d'hier midi -, et désireux d'aider à développer tout ça, il a tenu à nous recevoir à table dans un restaurant coréen parisien au nom de l'Ambassade.
Ce message de ma part est aussi destiné à lui dire mon émotion à la sympathie qu'il m'a témoignée.


Hier, 18 décembre 2010 donc, il neige, il fait froid, à Paris comme à Séoul. Marie-Chloé venait de raconter la rumeur qui avait parcouru sa classe à 건국대학교 : "눈 와"... Eh bien nous, soit onze courageux de LACorée, nous avons donc pris le TER de 5 h 46, à 18 € l'aller-retour le samedi, à l'appel d'Alice notre Présidente adorée pour une aventure franco-asiatique à la Capitale.

J'ai trouvé le Musée Guimet bien plus riche en art ancien coréen que le British Museum de Londres. A l'étage "Tibet" j'ai flashé sur une représentation de Tara qui va illustrer le message "Tara et Marie" du 15 août dernier.
Pendant que le groupe s'égayait sous la tempête, qui aux Galeries Lafayette, qui dans les magasins coréens de la rue Sainte-Anne, qui à l'Ambassade,... et Anne suivait sa maman sans trop rouspéter malgré le calvaire enduré le matin pour rejoindre le restaurant 삼부자, 65 rue du Faubourg Montmarte dans le IXème (où le 돌솥 비빔밥 avait ravi ceux qui l'avaient choisi ! ),
j'avais voulu profiter de cette escapade parisienne pour revoir Keum-Ju et sa famille qui compte maintenant une petite soeur Raphaëlle à Gabriel.
Deux heures de rencontre, mais très pleines ; assez pour qu'elle me raconte sa vie nouvelle - difficile - de mère de famille, d'épouse attentionnée de Nori à qui je souhaite la réussite dans ses projets de "Chef" en cuisine ; pour me dire aussi qu'elle voit arriver le moment de reprendre à bras-le-corps une carrière professionnelle, dans l'idée de laquelle je l'avais aidée au moment de son mémoire de Master.
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Tout ça, ce sont les fruits des liens qui cristallisent maintenant dans le cadre de LACorée.
Et M. le Consul avait très bien compris cette raison d'écourter ma participation aux agapes coréennes dont il nous gratifiait. Que tout ceci confortait à juste titre son implication auprès de nous autres. Et la présence de Monsieur 최 병원 - Président de l'Association Nationale des Coréens en France... et patron d'agence de voyages disposé à nous trouver désormais les meilleurs tarifs pour la Corée - le soulignait également.
Merci à Sun-Ju et à Alice... Ce fut aussi l'occasion pour votre serviteur de s'installer dans le rôle de Vice-Président.
Prêt à recommencer, chaque mois, n'est-ce pas Sun-Ju !

09 novembre 2010

Toussaint en Corée

Avec Orphée. Nous ne disposions que de ses dix jours de congé scolaire pour ce voyage.
J'avais proposé à Orphée des vacances chez ses grands-parents coréens.
Leur belle-fille est venue nous chercher à Incheon. Pour gagner Suwon, deux bonnes heures de trajet dans les bouchons de retour de week-end des Séoulites.
Mais un festin nous attendait le soir !
.
Ici, c'est le repas du lendemain matin, après l'échange des cadeaux. Orphée a eu ses kim et son riz ; pour le reste, c'est moi qui ai fait honneur aux talents culinaires de sa grand-mère.
Si vous regardez la photo dans le détail vous y verrez la preuve que ni Orphée ni moi (la place vide) n'avons encore acquis les habitudes correctes avec nos baguettes.
Ils nous excusent.
A vous de trouver l'erreur ?
...
Voilà maintenant avec Su-Jung l'amie de la maman de Yuna. Elle habite un splendide appartement au "Lake Palace" à Jamsil, mais n'avait pu m'accueillir cette fois-ci chez elle, recevant actuellement sa famille américaine. Avec sa belle-soeur, elles m'ont guidé vers les nouilles (칼국수) les plus réputées de Séoul à son avis, dans un infâme boui-boui du marché de NamDaeMun où sur un zinc de 1,80 m x 70 cm on se régale à douze en 10 mn serrés comme des sardines. Palli-Palli, il faut que ça débite !


...
Lee Kwang-Jae et sa famille, nous nous sommes retrouvés un soir à Anguk, entre Gyeongbokgung et Insadong. Il avait réservé une table dans un restaurant "français". En fait, un de ses clients qu'il fournit habituellement en Bourgogne et Bordeaux. Ca a été le grand jeu, la preuve de sa réussite commerciale : Maître d'hôtel, serveuses et serveurs en costume noir, chemise blanche et noeud papillon... Chardonnay blanc 2008 avec les entrées, Hautes Côtes de Nuits 2006 avec le tournedos de filet de boeuf (local lui) et ses petits légumes, et les fromages ! Une seule surprise par rapport à un service classique à la française, mais bien compréhensible en Corée : le sommelier a commencé par nous servir d'office à chacun un grand verre d'eau.
Le temps d'une soirée, j'ai oublié avoir traversé la planète.
Et ils m'ont reconduit jusqu'au pied de mon hôtel à Myeong-Dong.
...
En revanche, c'est ma grande déception, je n'ai pas pu voir les parents de Cia et Noa, ni Young-In. Elle vit dans l'île de Ganghwado, il m'aurait fallu une ou deux journées de plus ; eux sont installés de l'autre côté dans le Gangwondo, un endroit de campagne introuvable, et Jae-Hyun était trop pris par son travail en semaine. L'an prochain, sûrement...
En revanche, j'ai pris le temps de courir les Lotte et Sinsegae Dept Stores à la recherche d'un couchage à la coréenne pour le fils de Meera. Là, il aurait fallu faire couper, coudre et broder sur mesure... ç'aurait été ravissant, typiquement coréen traditionnel, mais peu adapté pour un tout jeune enfant. Et c'était hors de prix ( 60 man Won avant marchandage) !
Sur les conseils de Jack - dont l'humour (I'm tired but not retired ! ) et le courage ont raison de ses déboires de santé ! - j'ai cherché et trouvé très rapidement sur le marché de DongDaeMun. Pour un prix raisonnable. Ce fut aussi l'occasion d'une rencontre extraordinairement sympathique avec la famille des commerçants, la mère, le père et la fille. Meera a reçu le paquet, elle est satisfaite. J'irai les voir bientôt.
Sun-Hee et ses amies de Brisbane. Nous avons tenté de nous rencontrer, mais nos disponibilités ne s'accordaient pas. C'en est resté à des échanges de mails ou des coups de fil, c'est remis à l'an prochain.
...
Vous reconnaissez Jean-Michel et Marie-Chloé. Elle, habillée en petite dame ; lui dans une chemise que j'aurais bien aimé trouver pour mon compte. Ils semblent aller très bien. Marie-Chloé nous a confié que c'était son premier bulgogi ! ! ! en Corée ; Jean-Michel a accepté les billets gratuits pour la soirée à la Korea House dont j'avais été gratifié la veille au KNTO (près du Cheonggyecheon), qui reste pour moi un de mes refuges habituels... quand le téléphone ou l'internet de mon hôtel sont saturés ou en panne.
Voyez leurs blogs "jm-en-coree" et "vadrouilleencoree".
.
C'était notre seule rencontre, à la gare de Séoul, avant que je ne retrouve mon filleul.
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Puis, descente sur Busan en KTX où Orphée a bien constaté l'affichage de la vitesse dès que le train approche les 300 km/h.
Pas de problème pour rejoindre l'immeuble de KIM Tae-Hoon à 20 mn à pied de Seomyeon... sauf que Orphée trouvait ça bien fatiguant à marcher, et son bagage pénible à traîner sur des trottoirs aussi vite défoncés qu'ils sont refaits (c'est un des petits côtés de la Corée, conséquence de Palli-Palli)... et les feux rouges bien longs, que les piétons respectent, mais les taxis ou livreurs pas toujours.
Lui qui sortait tout juste de sa découverte du métro (à Paris), il est très vite devenu expert à trouver la bonne ligne, à utiliser sa carte magnétique, à savoir à quelle station on arrive, à repérer la bonne sortie... tant que c'est écrit en lettres de chez nous. Pour les affichages en Hangeul, voir l'an prochain.
Là, je n'ai pas pu résister à faire la photo : abandonner le téléphone portable pour son tricot, à dix-sept ans, ça force mon admiration : ces jeunes ne sont pas tous perdus ! A droite c'est la soeur aînée. C'était l'occasion de discuter avec elle. Elle m'a ensuite aidé à préciser avec Yukyoung le lieu de rendez-vous que nous nous étions fixé à Haeundae.
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Nous y voilà. La lumière de cette fin d'après-midi d'automne invitait à rêver... "Ô temps suspends ton vol ! "... juste assez pour s'enrhumer dans l'air marin en attendant Yukyoung.

Redites-moi, s'il vous plaît, le nom de ces nouilles froides. Orphée ni Yukyoung n'avaient plus faim, j'ai tout fini.
.
23 novembre, François KOH vient de m'en rappeler le nom :
물냉면
Après trois pas dehors ils ont quand même jeté leur dévolu sur une énorme glace communautaire.
Vous savez que j'aime beaucoup Yukyoung. Elle m'a dit : c'est comme si on s'était vu hier ! Je ressentais la même chose. La mondialisation tentaculaire et boulimique, la pratique habituelle et si facile des réseaux sociaux ont aboli le temps et les distances. "Invite-moi, et je vais te voir à Velars ! " OK, c'est fait. L'an prochain... c'est-à dire dans deux ou trois mois.
Elle a laissé Orphée utiliser son smartphone. Ils n'avaient pas besoin de langue commune pour communiquer. En deux minutes il a réussi à afficher mes messages Gmail, lui qui n'avait encore jamais eu en mains un semblable bijou. Treize ans ! Ces gamins m'impressionnent.

Quelle langue parler ?
La jeunesse coréenne parle désormais un mélange de coréen abrégé, de konglish qui se développe au jour le jour pour les besoins de la communication, et d'anglais à la fois pour montrer qu'on maîtrise la langue de Shakespeare, ou tout simplement parce que c'est celle qu'on utilise par obligation usuelle dans son travail (Yukyoung, Eun-Jin... ), peut-être aussi parce que des idées y sont plus simples ou plus précises à dire qu'en coréen.
Chez KIM Tae-Hoon : avec lui, on parle anglais... ouais ! un anglais transmis par des profs américains, australiens, néo-zélandais ou canadiens, rarement british pur jus, et régurgité avec le fort accent de Busan - avez-vous déjà entendu un Marseillais du Vieux Port parler anglais ? - il faut parfois demander de répéter. Mais aucune difficulté quand on s'écrit.
Avec Madame, on ne parle que coréen... si on dispose du bagage minimum, et si son extrême timidité ne l'a pas fait se recroqueviller le nez dans sa vaisselle au premier "bonjour ! ".
Les deux filles : Gee-Hye (d'un an l'aînée d'Orphée) en est à sa troisième année d'anglais en secondaire, sans compter les initiations en primaire. Mais elle n'en dit pas plus qu'un élève de Sixième chez nous à Noël. Elle dit vouloir devenir Ambassadeur. Une montagne de progrès à l'horizon !
Sa cadette de deux ans, Gee-Hyun, en dernière année de primaire, mais en troisième année d'initiation à l'anglais est à peine capable de dire bonjour, son âge et son nom... Mais elle dit vouloir être professeur... d'anglais ! Why not?
Et comme Orphée n'en dit pas davantage en coréen, malgré les cours de sa maman, la conversation entre les trois ados chez KIM T-H était des plus réduites. Pour contrer ma déception, Gee-Hye nous a donné son adresse e-mail, comme pour créer un déclic. Il me plairait qu'Orphée en profite, dans la langue qu'il voudra !
Comme à chaque visite chez eux, nous les avons quittés inondés de cadeaux et de promesses d'y revenir, notamment pour le mariage qui se précise.
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Quelques flashes maintenant de la rencontre avec Benoît, sa fiancée, et la future belle-famille. C'était le but essentiel du voyage.
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Rendez-vous au Paris Baguette proche de la sortie N° 8 de la station de métro City Hall. Ainsi Orphée a pu se faire son petit déjeuner à la française. D'année en année la qualité du pain et des viennoiseries s'y est grandement améliorée. C'est vrai qu'en ville, à Busan comme à Séoul, j'ai constaté la présence française de plus en plus nombreuse et influente.

Beau-père et belle-fille. Un moment très agréable.

Eun-Jin et ses parents.

Le grand jeu.
Dans un restaurant spécialisé pour les rencontres familiales solennelles.
Menu coréen cette fois-ci, évidemment, surabondant et délicieux autour d'un superbe assortiment de poissons crus, autres beignets de fruits de mer, et bulgogi, et kimpaps riches... dont Orphée n'aura mangé qu'un bol de riz ! "Si c'est rouge, disait-il, c'est soit trop saignant, soit de la tomate - mais la cuisine coréenne ne l'utilise pas -, soit du piment, alors je ne peux pas en manger."
Au menu des échanges sérieux, après les informations réciproques sur la composition des familles, les activités professionnelles, manière de repérer une certaine concordance des situations sociales,...
... ce dialogue :
- Est-ce que vous agréez notre fille pour entrer dans votre famille ?
- (ma réponse était prête) : Votre fille à mes yeux est charmante, mais nous ne nous posons pas cette question. Le mariage de Benoît et Eun-Jin, c'est leur affaire. Je m'en réjouis, je n'ai pas à dire oui ou non.
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- Et combien voulez-vous qu'elle vous donne de petits-enfants ?
- (stupeur ! je ne pensais pas que le dialogue irait jusque là ! ) : C'est encore moins mon affaire. C'est leur vie à eux !
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Il y eut cependant un bémol au plaisir de la rencontre, quand je me suis rendu compte que, même si c'est eux qui avaient commandé le restaurant et le menu royal, ils ont laissé Benoît payer... Un trou dans son budget à quoi il ne s'attendait pas du tout, ni moi. Je l'ai aidé un peu.
Mais je l'inviterai à rester très circonspect sur ces questions d'argent. Bien que débarquant d'Occident, ni lui ni moi ne roulons sur l'or.
Les Coréens à qui je viens de raconter ça en France m'ont dit que les parents de Eun-Jin ont commis une erreur. Ca ne devrait pas porter ombrage au bonheur entre les tourtereaux, ni à ma sympathie pour ma belle-fille. Mais, prudence pour l'organisation des festivités du mariage le 11 juin 2011 !
D'ici là je reverrai Benoît et Eun-Jin au moment du prochain Seollal. Il souhaite lui faire découvrir un peu de son pays.
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Le 1er novembre - ça n'a rien d'une Toussaint en Corée, Chuseok date déjà de plus d'un mois - c'était un lundi comme tous les lundis, j'ai initié Orphée aux bus inter-cités (les Transco locaux, disait-il) pour Hadong.
Voir Yuna Omma et Yuna Appa.
La santé de Monsieur continue à vaciller, et Madame donne un dernier coup de collier - trois ans encore à trimer avant une très modeste retraite sur cotisations volontaires - d'autant plus qu'elle a recommencé à financer mensuellement et largement sa fille à Londres. Ca me paraît très factice.
Visite très courte, une journée seulement, mais plaisir de vérifier que j'avais bien reçu et compris (avec l'aide de Young-Ok) sa lettre très affectueuse de mi-août, et de se promettre que je reviendrai à Hadong pour plusieurs semaines dès mi-mai 2011, avant le mariage de Benoît.
Et Orphée a pu faire un petit tour de grande liberté avec mon vélo !
Le lendemain, 2 novembre, Myeong-Hee aurait pu descendre de Jirisan jusqu'au Geum-Seong Shik-Dang de Hadong... mais nous nous envolions de Gimhae, pour arriver à Velars le soir.