01 décembre 2009

Racines Coréennes... et autres horizons

Paris, 29 novembre 2009
.
Keum-Ju, Gabriel et Nori.
Keum-Ju, j'avais fait sa connaissance au Seollal 2004 organisé par l'Association des Coréens de Dijon. Il y a deux ans elle m'avait sollicité pour relire et corriger son mémoire de Master, comme l'avaient fait Gee-Eun, puis Young-Ok, pour leur thèse. Chaque fois, un travail passionnant.
Les racines de Gabriel sont moitié coréennes, moitié japonaises. Né en France, comme Cia, il aura plus tard le choix entre les trois nationalités... voire de choisir les trois, car le gouvernement coréen pourrait bien atténuer l'exclusivité légale en vigueur aujourd'hui.
En tout cas, il est charmant. Il parle dans les trois langues.
Nori est cuisinier, il tourne dans des adresses prestigieuses (le Ritz, le Bristol...) histoire d'enrichir sa culture culinaire avant de créer quelque chose à son compte qui tiendra de l'Asie et de la France.
.
Gabriel m'a repéré comme "halabeoji". Le coréen a sa faveur.

Meera.
Nous nous étions rencontrés au Seollal 2009 organisé par Racines Coréennes. Elle avait expliqué "Mixmonde", son marché de créations artisanales de qualité : productions d'origine coréenne dans un premier temps, puis latino-américaine, puis...

Virginie, également née au pays du matin frais.
Tous les derniers dimanches du mois, Racines Coréennes propose à ses adhérents un déjeûner coréen. Actuellement au Restaurant Guibine Opéra, 44 rue Sainte Anne, dans le 2ème. Le kimchi y est adapté aux palais français, peu pimenté...

Hamkae, c'est la publication trimestrielle de Racines Coréennes :
Des nouvelles, beaucoup de témoignages - très instructifs pour nous parents adoptifs -, des reportages sur les derniers voyages en Corée, les avancées politiques liées à l'adoption, en France ou en Corée, les événements culturels, tout ce qui peut relier les adoptés à leurs racines, le programme des réjouissances à venir...

Meera était retournée vivre deux ans dans son pays natal. Ca lui vaut de pratiquer le coréen mieux qu'aucun de nous.
Elle m'a dit avoir milité en Corée pour le visa F4. Fin des années 90, ils étaient une douzaine d'adoptés à avoir manifesté devant le Parlement pour faire entendre leur droit moral à un peu de facilité au retour...
Mon fils Benoît te doit quelque chose ; je lui expliquerai.

Virginie à nouveau, avec Hicham son mari : autres racines ! Nous avons ainsi évoqué Fez, Meknès, Marrakech, la vallée du Draa... Fatima n'était pas loin !

22 novembre 2009

좋은 시간을 보냈다 ! Bons moments !

Critiques gastronomiques en quête de bonnes caves ; invités par le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne à l'occasion de la vente des Hospices de Beaune.
Ici, Domaine Rapet à Pernand-Vergelesses le 16 novembre 2009 sous la houlette de Sun-Ju.
Monsieur KO Hyung-Wug et Madame KIM Kyung-Sook sont des célébrités en Corée, leurs ouvrages se vendent comme des petits pains ; avec M. SON ils sont la référence pour le vin !
Décidément, après LEE Kwang-Jae et PARK Jae-Hyun, ce sont encore des Coréens qui m'auront enseigné le vin...
mais la charge de piloter ce monde de vignes en caves bourguignonnes m'aura tenu à l'écart des excès !

-o-o-o-
Le vin... l'eau...

8 novembre 2009 à Londres.

Radieuse, Yuna !...
... même si le baptême n'a pas miraculeusement effacé tes soucis.

Nous avons longuement parlé. Accompagner l'éclosion d'une foi toute neuve, c'était pour moi merveilleux.

-o-o-o-

... et le grand air !

Yukyoung, le jour cette balade, tu portais les boucles d'oreilles en diamant que je t'avais offertes pour tes vingt-quatre ans. Plaisir pour toi, c'est sûr ! mais aussi attention particulière à mon endroit. Revivre à tes côtés quelque chose de l'ivresse des sommets où Julie m'avait entraîné. Merci !

Nogodan, donc, le 25 octobre 2009.

-o-

21 octobre 2009, devant Namhaedo... Yuna Omma, un "bon moment" que tu avais cherché !

-o-

Busan, 18 octobre 2009.

Récitation de la leçon de coréen à Eun-Jin. Jamais vu mon fils aussi attentif à l'école.

Je devrai bientôt y retourner pour rencontrer la belle-famille et organiser le mariage.

-o-o-o-


KOH Young-Joon mon ami musicien, Eun-Seon son épouse...

... ses parents, son frère et sa belle-soeur. Tout ce monde installé désormais à Vancouver.

12 octobre 2009, Thanksgiving Day. Date choisie par la communauté canadienne-coréenne pour fêter Chuseok.

Le papa, un homme sage. J'aimerais que Yuna puisse le rencontrer. Il serait pour elle d'excellent conseil.

"Mon café au Canada..." si gentiment préparé par Eun-Seon.
A Vancouver comme à Londres, à Brisbane comme à Paris, Dijon ou Velars, ces Coréennes restent aussi attentionnées qu'à Sorokdo, Séoul, Suwon, Naesosa ou Hadong...

... mais les Canadiens "British", ou "Caucasiens" pratiquant la langue de Shakespeare, ne font-ils pas, eux aussi, un effort magnifique pour servir le francophone autant que l'Asiatique !

-o-o-o-

Séoul, 5 octobre 2009. Reconnaissez LEE Kwang-Jae, son épouse Young-Soon, leurs enfants Min et In.

K-J fait sa place dans le commerce de vins.
Quand tu viens marchander en Bourgogne tu auras toujours un pied-à-terre chez moi. N'hésite pas !

4 octobre 2009 : Chuseok à Séoul.

Jae-Hyun, Young-Ju et Cia, les voilà depuis deux mois et demi en Corée.

Etrangement Cia parle toujours français, elle m'a bien reconnu.

Son papa a trouvé un emploi dans le métier qu'il avait appris à Beaune, dans les caves et les vignes alentour. Sa mission : tenter la vinification du raisin coréen... ça n'est pas encore gagné, mais ils vont y parvenir !

Maman pouponne à nouveau, avec tous les soucis que pose l'arrivée d'un deuxième dans une situation précaire. Ils mériteraient que le pays leur vienne en aide.

Young-In, tu ne lis pas le français, mais je veux te dire ici l'immense plaisir que j'ai eu de te revoir.

Je suis sceptique quant aux chances d'emploi dans la formation universitaire où les parents te pressent. Ca me désole. Mais, comment changer cette sacro-sainte éducation "à la coréenne" scorie confucéenne !

Les deux soeurs : l'une va à l'église, l'autre au temple bouddhiste. J'essaie de comprendre. Je pressens que l'une et l'autre concourent à la même vérité.

Chuseok toujours, à Séoul.

Pour la première fois, la ville était tranquille. Les familles en balade au Cheonggyecheon voulaient croire que l'après-midi devait durer, durer... le démon Palli-Palli ne reviendrait pas demain matin ! ! !

02 novembre 2009

Yuna, Yukyoung

Daewonsa, le 21 octobre 2009 :


J'ai posé mon sac.

지일 스님 est venue préparer le thé. Un sachet de thé vert ouvert tout spécialement pour célébrer ma visite annuelle : cinq petites tasses successives pour apprécier cinq goûts différents. Et cinq histoires à raconter :

Benoît et sa fiancée à Busan,

Koh Young-Joon, son épouse, et sa musique, à Vancouver,

Yuna Omma à son restaurant de Hadong,

Young-In et ses études à Séoul après Naesosa,

Yuna qui demande le baptême à Londres.


Oui, mi-septembre Yuna m'a annoncé son prochain baptême. Ca a été le typhon dans ce que les Coréens appellent 마음. Bourrasques contradictoires. Trouver un endroit et une oreille attentive pour faire le point. Alors, même si la maman de Yuna n'a pu réprimer une légère moue de jalousie quand je l'ai informée d'une matinée chez les soeurs de Daewonsa, j'y suis allé. Là-bas, les émotions se calment et les idées s'ordonnent :

Joie immense, évidemment. Partager avec ma fille le plus intime du coeur de l'homme. J'avais caressé ça en son temps de la part de Fatima ou de Julie. Mais, depuis que Yuna nous avait confié à Samuel et moi le 18 août 2001 en visitant le temple bouddhiste de Jinju dominant le rocher de Non-Gae, qu'elle ne croyait en rien, je ne pouvais l'imaginer... même si, à l'occasion de célébrations de la Nativité à Dijon, elle avait témoigné d'une bonne connaissance des aspects essentiels de la foi chrétienne, au point qu'elle avait participé pleinement à l'Eucharistie. Le baptême récent d'Orphée - dont elle était aussi - a dû lui parler. Mystère des chemins de l'Esprit.

Mais, quelle confession ? et quelle précipitation ! et quelle pacification dans son coeur brisé ?

Je redoute qu'elle ait été la proie d'une soi-disant "église" évangélique, de celles qui savent si bien capturer les âmes blessées pour les entraîner vers des paradis aussi factices que merveilleux. Pourvu qu'elle ne me raconte pas des histoires de "born again", à l'instar des amies de Bokyoung à Brisbane ! Ici à Dijon, j'avais dû affronter cette plaie, dénoncer les agissements d'un auto-proclamé "pasteur" expert à embrigader les cohortes d'étudiantes coréennes débarquant perdues... pour les embarquer dans une pseudo-communauté évangélique ou régnaient en fait les discours simplistes, les "enseignements" à deux balles, les prières infantilisantes, les interprétations torturées de la Bible, la manipulation, l'ambition, le mensonge et l'hypocrisie... J'étais venu, j'avais participé, espérant y trouver un lieu de vérité spirituelle. Déception !

Vraiment, je veux éviter ça à ma fille. Mais je ne sais pas encore la spécificité de cette confession. Sous le sympathique vocable "chrétien" on trouve de tout : des Cathos de toutes couleurs, des Charismatiques, des Réformés, des Luthériens, des Anglicans plus ou moins éloignés de Rome, des Evangéliques, des Baptistes, des Pentecôtistes, des Episcopaliens, des Presbytériens, des Adventistes, des Méthodistes, ou une soupe de tout ça à l'américaine, des sympathisants, voire des gourous autonomes, des "faith businessmen", des illuminés... Et en Corée, la spiritualité occidentale a suscité un florissant super-marché, les chapelles y sont innombrables et concurrentes, elles rivalisent d'altitude de leurs clochers et autres démonstrations de réussite. A faire pleurer de gêne un chrétien européen !

Une chose est claire pour elle : ce qui primait dans son choix, c'était de trouver une communauté où elle comprendrait le langage de la foi qui s'y exprime, donc une communauté coréenne. Ca avait déjà été le choix de sa room-mate Sue, débarquée catholique depuis Séoul à Londres, puis qui avait erré dans les paroisses catholiques ou anglicanes alentour, jusqu'à trouver son pain dans une communauté "chrétienne" certainement, mais d'abord coréenne. Ce phénomène parle aussi de leur faible capacité d'insertion à l'étranger. Ca me fait douter de l'avenir de Yuna à Londres. Je le lui avais dit.

Ce matin, elle vient de m'avertir que son baptême aura lieu dimanche prochain, à Londres. D'ici là elle travaille sa Bible. Je serai auprès d'elle. Great ! m'a-t-elle dit. Pour l'épauler, bien sûr ! c'est ma fille. Pour participer à la fête... ma plus belle chemise blanche, une croix en or comme cadeau... Mais aussi pour comprendre et pouvoir en parler avec elle.

Et Yukyoung à Busan m'a dit prendre le même chemin. Ca me ferait de la peine de voir les deux soeurs se résigner à une vie de pieuses célibataires. Croient-elles y trouver le moyen d'un bonheur personnel ? Jack T. m'avait dit à Séoul que des filles de Corée entrent volontiers en religion pensant y obtenir le bonheur, c'est leur "deal". Et elles sont légion en Corée ces "Golden Miss", catherinettes plus ou moins résignées qui tentent de sublimer leurs déboires sentimentaux, leur solitude, ou la précarité de leur avenir... quand 우리 나라 manque cruellement de jeunes mamans !

Priez pour elles !


(Haeundae, le 18 octobre 2009)

Yukyoung, regarde bien cette photo !

N'es-tu pas déjà parfaitement équipée pour le Paradis ?

19 août 2009

Retour ?

Dimanche, Alice réunissait ses amis et ceux de Julien pour fêter son retour.

Orely était là aussi, et Jean-Michel. Tous trois revenaient de participer au même "Home Coming" à Séoul, à l'invitation de la République de Corée.

-o-

Retour ! Quel retour ?

Le retour en Corée leur pays natal, ou le retour de Corée ?

Anne-Kim L, l'ancienne présidente de Racines Coréennes avait intitulé "le retour impossible" son film diffusé sur FR3 voici quelques années relatant ses multiples tentatives de renouer avec ses origines. Il y a un an nous nous rencontrions sur le même vol pour Incheon.
Benoît mon fils, après y avoir revu sa mère et toute sa famille à plusieurs reprises, vit en Corée. Depuis un an et demi. Il parle mariage avec une fille de Busan.
Yuna ne veut pas entendre parler de retourner vivre en Corée, juste parfois pour les vacances, voir sa maman, sa soeur et ses amies... mais en garde farouchement la nationalité !
Samuel semble être au-delà de tout ça, le monde est son jardin. Mais sa chambre reste celle de Velars.
Damien évoque à nouveau d'aller voir sa mère à Daegu. Son frère aîné Benoît s'en réjouit. Moi aussi.

Sur le groupe de discussion de Racines Coréennes, les Adoptés échangent vivement sur cette question : retourner ou ne pas retourner au pays natal ? Renouer avec sa famille de là-bas, ou s'en tenir à sa famille française ? Liquider ou ne pas liquider les souffrances passées ?
Elodie T avait choisi "l'identité de l'adopté" comme thème de mémoire de Master. Chaque année elle annonce son retour aux racines... pour l'an prochain !

Je lis tout ça. J'écoute. Je mesure à chaque fois un peu plus la gravité de la question... et la diversité des réponses.
Quand Racines Coréennes me sollicite sur cette question, je rédige et confie mon expérience de père multi-adoptif (cf Hamkae N° 37 : "un papa heureux"). Elle reste personnelle et limitée...

Vous trois, et les autres, disposez désormais d'un surcroît de conscience de votre mystère.

Cadeau ou fardeau ?

Comme me l'écrivait Orely hier, puisse ce retour vous introduire à davantage de sérénité !
Au sens fort et premier de ces mots je vous souhaite :


안녕히 계세요 !


Et une mention toute particulière pour Sun-Ju qui a conféré au buffet-barbecue sa marque d'authenticité coréenne, avec toujours autant de prévenance et d'efficacité. Bravo !

Et à tous : merci !

16 juillet 2009

시아



Dans quelques minutes, Cia et ses parents atterrissent à Incheon.

Sur l'autoroute elle comptait les "camions", puis à l'approche de Roissy, les "bihaenggi" d'abord "papions" mécaniques dans le ciel, puis de plus en plus gros autobus ailés...

Sa maman me disait que Cia n'avait pas réalisé qu'ils allaient tous les trois emprunter le bihaenggi qui les emmènera très loin...
... loin de "Anne-Onni", la fille de Sun-Ju et Olivier, loin de Mamie Marie-Claude et Papi Michel, ses marraine et parrain à Dijon, loin de "Bernard-Adjeossi" (moi-même).

J'aimais sa manière de mélanger la langue de ses parents et le français qu'elle pratiquait, bien obligée, à la garderie... et qu'elle aura complètement oublié dans quelques semaines, plongée dans un monde uniquement coréen.

Née en France, partie toute petite en Corée, elle fait le chemin inverse de mes enfants.

Petit bout de bonne femme, je m'interroge :

"Que sera ta vie ? "

20 juin 2009

좋아요!... J'adore !

Depuis Londres, le 15 juin 2009 (dix jours en avance) :


Yuna, tu es délicieuse !

Le Ciel me comble.

Merci.

23 mai 2009

Président ROH

L'ex-Président ROH n'est plus.

Il n'a pas supporté les accusations portées récemment contre lui et sa famille.
Fondées ou pas fondées, je ne sais pas.
"Perdre la face" en Asie est insupportable. Encore davantage pour un personnage public.
Le monde politique français avait connu un semblable drame il y a quelques années.

Je veux dire ma compassion à tous les Coréens attristés par cette fin tragique.

Parmi ses combats : réunifier le peuple coréen. Ca demandait un grand courage politique.
Un successeur de la même veine y serait probablement parvenu.

Paix à son âme.
_
KIM Tae-Hoon, mon ami de Busan, me répond ceci :
"Hello and Bonjour ! We Korean are so sad today because of formal president Roh's suden death. He sacrificed himself to democracy in Korea and we are sure that he will be recorded as a greatest president in Korean history."
_
Désormais, l'escalade verbale au Sud pour contenir la paranoïa nucléaire du voisin-cousin serait inefficace et dangereuse. La main est passée à l'Empire du Milieu.

17 mai 2009

Hiromi ne viendra pas...

Elle se marie.
Ils partent vivre à Shanghaï.

Est-ce bien raisonnable de chercher encore à se voir ?

24 avril 2009

ORPHEE ... YUNA

- Orphée ?

- Me voici !

- Je te baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit...



Ce dialogue a résonné samedi soir 11 avril 2009 sous les voûtes de la Cathédrale Saint Bénigne. C'était Pâques... Enfin, c'est surtout Mgr l'Archevêque de Dijon qu'on a entendu, par ampli interposé, Orphée n'avait pour lui que sa voix fluette de onze ans, bien assurée cependant.

Merci à l'homme d'Eglise d'avoir bravé la Tradition en osant appeler Orphée par ce prénom. C'est ainsi que ses parents Young-Ok et Jean-Luc l'avaient prénommé. Prénom jusqu'à présent inconnu de la Litanie des Saints.

Alors, j'ai pensé ceci - et je l'ai dit à mon filleul tout neuf :

- Le prénom "Bernard", avant d'avoir droit aux autels du monde chrétien par reconnaissance des vertus de mon Saint Patron, était également issu des mythologies dites païennes, nord-européennes. C'est une invitation à vivre la sainteté. Orphée, tu seras le premier Saint du nom !

- J'ai pensé aussi que sa réponse positive à l'appel au baptême est pour lui le premier acte libre, responsable, dans sa jeune vie. Nous, baptisés à la naissance, n'avions pas eu cette chance.

- Je lui ai dit également que je m'efforcerai de l'accompagner sur ce chemin où il s'engage... J'ai cité en modèle ma marraine, Tante Hélène, qui avait su, discrètement mais très à propos, me donner les bons conseils.


Et Yuna ?

Yuna aussi était de la fête. Elle avait choisi de venir chez son papa français pour Pâques. Et de partager la joie de mes amis franco-coréens. Merci à Young-Ok et Jean-Luc de l'avoir reconnue comme ma fille.



Que de chemin depuis ce 17 août 2001 où elle nous avait interpellés Benoît et moi sur la plage de Gwangalli à Busan... (un peu de cette histoire est raconté dans les pages antérieures) !

La construction du sentiment et des liens père-fille a demandé de longues années. Ce positionnement réciproque n'était pas évident au départ. De mon côté, son irruption a bousculé ma vie :

Qui était-elle pour moi : une ré-incarnation de Song-Ja ? une nouvelle petite soeur, et moi son grand frère ? un petit oiseau blessé tombé du nid sur mon chemin ? une petite amie aussi impossible que providentielle ? la présence féminine qui manquait au milieu de nous quatre ? une immortelle source de jeunesse ? un concentré de prévenance asiatique ?... Un mélange confus de tout ça certainement.

Elle aussi se posait ces questions. Il y a eu des mises au point. Comme un clash, une fois. C'est elle qui a exprimé la demande que " je la considère comme ma fille ". Les démarches visant l'adoption simple ont contribué à la sérénité entre nous et avec les membres de nos familles... pas encore tous !

Mais l'adoption en France d'une Coréenne non-francophone qui vit à Londres pose un problème administratif nouveau : la procédure à suivre n'est pas la même selon que l'on demande à l'Avocat, au Greffe du Tribunal, au Consulat de France à Londres, à un Notaire d'ici ou à un homme de loi de là-bas... Je ne sais si ça aboutira. En tout cas je remercie l'Ambassade de Corée à Paris d'avoir authentifié sans hésitation les traductions (par Sun-Ju) de son état-civil coréen - autrement détaillé que l'équivalent français !

Si ça devait rester en panne sur le terrain judiciaire, je tiens à dire ici que Yuna est - au moins - ma filleule. Le diamant que je lui avais offert à Seogwipo voici bientôt sept ans a la même charge de promesse, de fidélité, d'éternité, de "애정" également, que le bijou donné à Orphée.

01 février 2009

Sun-Hee 이 선희

Ce matin, Sun-Hee (Cendrillon, cf billet du 26 janvier 2008... Mon Dieu ! un an déjà !) m'envoyait un petit message sur Facebook.

Pour me saluer, pour prendre de mes nouvelles, et pour me donner son nouveau N° de téléphone.

C'est gentil. Ca m'a plu. C'est mon bonheur pour la journée.

Elle a un peu de Hyun-Ju, quelque chose d'Emilie, et beaucoup de Yuna.

Quand on s'est revu fin septembre à Séoul, elle m'a dit que je suis pour elle comme son père. Elle me l'a répété depuis, sur Facebook : "you are like my parents".
Elle me sollicite et elle écoute mes conseils. Même depuis l'autre bout du monde, ça n'est pas un problème.

Par exemple, elle cherche à travailler comme hôtesse de l'air. C'est dans cette idée qu'elle a passé une petite année en pays anglophone.
C'est à Brisbane que nous nous étions connus le 1er janvier 2008, avec quelques-unes de ses amies coréennes, nous cassant le nez côte-à-côte sur la porte d'un restaurant coréen fermé... Oui, Brisbane est une colonie coréenne ! Du coup, nous avions davantage fait connaissance, nous étions allés ensemble dîner ailleurs, et nous nous étions revus dans la semaine. Et nous sommes restés en contact.

Bo-Kyoung, votre serviteur, Hyo-Jin, Sun-Hee

L'accès au métier et à l'emploi d'hôtesse de l'air est assez aisé pourvu que l'on soit en bonne santé, avec une taille suffisante, qu'on parle bien anglais, qu'on fasse preuve d'un optimisme à toute épreuve - je tiens ces critères de sélection de professionnelles de Korean Air.

Sun-Hee a obtenu des "interviews" avec la plupart des compagnies aériennes asiatiques qui desservent la Corée. Recalée chaque fois. Repartant toujours à l'assaut.

Je l'ai invitée à se poser la question : Pourquoi ces échecs répétés ? Et à répondre avec honnêteté, elle-même, puisque qu'elle n'obtenait pas leur explicitation :

Sa santé ? Pas de souci.

Son niveau d'anglais ? Elle dit que le problème est là, et c'est ça qu'elle travaille.

N'y aurait-il pas une difficulté liée à son extrême sensibilité aux personnes ? Une grande qualité dans certaines situations mais, par rapport à ce métier, un risque de fragilité.

Sun-Hee me pardonnera de parler d'elle de façon aussi personnelle. Les jeunes sur Facebook n'hésitent pas à s'exprimer sans retenue.

Puisqu'on vient juste de passer 설날 (Nouvel An chinois à la coréenne), je lui ai souhaité à nouveau :

새해 복 많이 받으세요

01 janvier 2009

2008/2009

2008

ça a été, en vrac, entre autres :

- la chute douloureuse de la belle histoire avec Hyun-Ju,
- le petit monde de Brisbane retrouvé à Séoul : Hiromi, Sun-Hee, et les autres sur Facebook,
- le séjour à Naesosa avec Young-In, Myeong-Hee et Nam-Soo, et les contacts qui perdurent,
- l'approche de la spiritualité bouddhique,
- les bons moments avec les parents de Cia : ici, chez eux, au château de Santenay,
- les échanges avec Racines Coréennes,
- la sympathie exprimée par l'Ambassade de Corée à la lecture de la page "NamDaeMun",
- la tentative de Benoît dans son pays natal,
- la belle assurance de Samuel à Oxford,
- les tourments de Yuna à Londres,
- l'affection renouvelée de sa maman pour moi,
- le problème de santé survenu au mari de Young-Ok,
- les moogoungwha et ketnip de mon jardin,
- le "cadeau des 100 jours" au bébé de Keum-Ju et Nori...

-o-


2009

ce devrait (pourrait) être :

- le baptême d'Orphée,


Young-Ok et Jean-Luc m'ont sollicité comme parrain, Orphée lui-même le souhaite... ça me fait chaud au coeur, comme lorsque Samuel à un an, puis Yuna à vingt-trois ans, m'ont dit : "Papa".

- la visite de Hiromi ici... ça dépend beaucoup de la reprise du Won par rapport aux monnaies occidentales, ou alors j'irai de nouveau les voir tous à Séoul, à Busan, à Hadong, à Suwon ; c'est ce qu'on vient de se dire en guise de Bonne Année - tout ça en coréen - avec la maman de Yuna, qui a réussi un splendide "I love you Bernard !" pour conclure,
- ou le mariage de Yukyoung, j'ai promis d'être de la fête,
- le retour du fils prodigue,
- les retrouvailles avec les anciens amis : Jean, Bernard, Guy... leur raconter un peu de ça, c'est trop fort,
- quelques bons moments à la forêt,
- ... les bonnes surprises, ou les difficultés inconnues...

à coup sûr, ça sera aussi de longues heures avec, comme dit Maud, "mon plus cher ami" :

어떻게든, l'An ... Neuf est à faire.