30 décembre 2008

새해 복 많이 받으세요! Très bonne année !



Hier, Yuna m'a dit (écrit) :

"Papa... I wish you live near me and I can go around to talk with you."

C'était le terme d'un long dialogue sollicité depuis plusieurs jours, au cours duquel elle m'a confié ses tourments de jeune femme. Elle avait besoin de raconter, pour faire le point, et d'écouter mon conseil.

A tous les pères, je souhaite un aussi profond bonheur.
...
Young-In, avec ton père... c'est pas du bonheur, ça ?


Et avec ta mère, en plein Kimchi d'hiver !

01 novembre 2008

O Vos Omnes qui transitis per Viam...

Oh ! Vous Tous qui marchez votre Chemin...

Autrefois, refrain du jour de Toussaint. Il m'a manqué de l'entendre aujourd'hui.

Chant de ceux qui viennent,
chant avec ceux qui passent,
chant pour ceux qui s'en vont...

(tombes d'un couple à Jeondo/Hadong, entre rizière et forêt, 2 octobre 2007)

Vous avez défilé dans mes pensées :

Maman, la compassion pour les siens avait orienté ses pas tous les jours de sa vie ; en vue de la fin du voyage elle cherchait à savoir comment ceci serait transfiguré,
Papa, j'ai compris après sa mort quel guide magnifique il fut et demeure pour moi !
Mes trois fils aux destins si singuliers : Benoît, qui piétine au carrefour à Busan ; Samuel, l'itinéraire qu'il s'est tracé traverse Oxford ; Damien, gyrovague entre Mer et Montagne,
Yuna ma fille, qui m'avait dit "ne croire en rien", mais qui témoigne d'une rare foi en sa trajectoire,
Yukyoung, en panne de compagnon pour la vie,
Leur maman, qui compte les années comme autant d'étapes laborieuses et pénibles avant de toucher au bout du tunnel,
Jacqueline, Gérard et mon jumeau qui avait porté quelques heures ce prénom-ci, Marie-Ange, Alain, Chantal,
Bernadette d'Albiez et la foule des cousins-cousines, et ceux qui passent à la forêt,
Gérard B, qui savait s'asseoir au bord du chemin pour regarder défiler la comédie humaine,
Sa soeur Danielle emportée à la fleur de l'âge, je la revois vêtue de blanc,
Roseline V, nous nous côtoyions sur le chemin de retour du Lycée, je n'osais pas...
Et toi, dont je n'ai même pas su le prénom, qui me gardais une place à ton côté dans le bus scolaire qui passait d'abord au Lycée de filles à Blida, puis au Lycée Duveyrier,
Guy C, ami au Lycée Ampère, nos traces ont divergé...
Gudula Linck, rencontrée à Bingen, jamais oubliée, et Gisela Ochs, fascinante Lorelei, très loin dans le temps, les années cinquante, soixante...
Hyun-Ju, nous remontions main dans la main les rives du Tendre, jusqu'à des sentiers trop escarpés à l'approche de Sa Source,
Song-Ja,
Young-In, Myeong-Hee, Nam-Soo, qui vous retrouvez aujourd'hui pour une pause-concert à Naesosa, j'aimerais être à vos côtés... vous penserez à moi, c'est sûr,
Vous, moniales à Daewonsa, halte bénéfique sur les pentes de Geumosan - le chemin est si raide pour y accéder !
Young-Ok et les siens, Jérémy et Shinna, Maud, Cia avec son papa et sa maman,
Young-Joon, l'ami insaisissable, hier à Dijon, puis à Séoul, aujourd'hui à Vancouver,
Keum-Ju et Nori, Gabriel "petit ange" qui leur ouvre un chemin nommé Bonheur,
Sun-Hee-Cendrillon éblouie par les flashes de la grande ville, tu ne sais plus où va ton chemin,
Hiromi, que j'ai invitée à poser ses sacs chez moi,
Bokyoung, qui déchantera un jour de courir à la traîne d'une "église" évangélique,
Tae-Hoon, soucieux d'ouvrir à ses filles les meilleures portes,
Laurence et compagnie, sur le tarmac,
Isabelle et Michel, en stand-by,
Emilie chérie, qui chemine avec son fils, j'ai été son maître, c'est à elle aujourd'hui de m'enseigner la vie,
Une Sylviane qui m'avait suivi un temps, à la dérobée, une autre, qui s'est égarée...
Michèle V, figure de ce qu'aurait pu être l'amour,
Vous dont j'avais croisé la route à Sainte-Foy-lès-Lyon : Michel et Nicole et vos cinq enfants... Bernadette et Jeanine, Louis et Geneviève qui continue son chemin seule, Jack qui m'avait indiqué la Corée... et vous, boussoles dans mes errances : Danièle G, Cécile C, Chantal C, Marina C, Bernadette L, Marie-Pierre L... Marie-Jo B ou Bernadette M qui auraient bien aimé pousser un peu plus loin ensemble ; pourquoi donc vous ai-je abandonnées en si bon chemin ?
Jean B, ton âne t'emmène-t-il où tu voulais ? et Bernard C, increvable et toujours partant pour les pistes sahariennes et autres improbables destinations,
Patrick D, indicateur d'autres chemins...
Michel et Dany B, en pays hostile vous m'aviez ouvert un passage,
Vous, mes filleuls de Bouaké : Jean-Bosco N'zi Koffi et Alexandre-Paul Zio, Monique Traoré, j'aurais dû garder contact... c'est pour ça que je me permets de donner votre nom entier, des fois que nos chemins se croisent à nouveau...
Belladetta, réfugiée dans ta montagne, du côté de Seoraksan ? j'aimerais bien t'y retrouver,
Maria, et les autres ex-collègues qui m'ont oublié sur le bas-côté : Armelle, Odette, Thierry, Edwige, Nathalie...
Fatima "je repars à zéro !"... Aldjia et Pauline qui ont besoin de moi pour pousser à la roue de leur chariot...
Et vous autres, nombreux, qui peuplez mon pèlerinage solitaire même si votre nom ne figure pas dans cette litanie,
Toi qui dis être le Chemin, la Vérité, la Vie.
...
어디 가십니까 ?
Où allons-nous ?


16 octobre 2008

또 만나요 Voilà ! Voilà !


Depuis Séoul, Maud a manifesté de l'intérêt pour ces pages.
Alors, je reprends :

Merci à Emilie L. qui, l'an dernier à 송광사 m'avait initié à cette BD : "la quête du bouvier. Ou : les étapes de l'Eveil".
Je l'ai retrouvée sur la plupart des temples, peinte à l'extérieur du sanctuaire principal. Complète, elle comporte dix ou quatorze panneaux. Tous me parlent.
Mais, rares sont les Coréens qui la connaissent aujourd'hui. Exactement comme est méconnue la BD des grandes figures chrétiennes racontée sur les vitraux de nos églises.
J'avais pensé mettre un terme à mon blog avec pour unique message ce panneau-ci :


Ces deux images proviennent du petit temple de 대원사 sur les contreforts du Mont 금오산, d'où la vue plonge sur la "mer du Sud" et les îles magnifiques autour de 남해도.
J'y suis retourné cet été. J'y ai retrouvé une des moniales de l'an dernier. Elle se souvenait des prénoms de mes enfants, les quatre, bravo ! et m'a demandé de leurs nouvelles.
-o-
C'est vrai, je cherchais à comprendre un peu de ce qui se vit dans ces temples bouddhistes. A l'invitation de 영인, soeur cadette de la maman de Cia, je suis allé à 내소사. Ce jour-là on y tournait un film, avec en vedette une star coréenne dont j'ai oublié l'identité :


(24 juillet 2011)
영인, que je viens de revoir à Séoul,
m'a dit que cette actrice est
수 애
lors du tournage de la série 대장금
"la servante devenue princesse".
D'autres m'ont dit que c'est
이 영애

Excusez l'orthographe défaillante :


영인 m'a initié à saluer le Bouddha et ses deux acolytes. Jusqu'à présent j'étais réticent à participer à ce rituel. Avant de m'y appliquer, je voulais me faire une idée claire de la signification de ce geste. Savoir de quelle manière Bouddha leur est devenu Dieu ?...
Jack, l'ami Salésien que j'ai revu en meilleure santé à Séoul, m'a rassuré : lui aussi salue le Bouddha. La vénération qu'ils ont pour ce personnage, les prières qu'ils lui adressent, les parallèles avec le message Evangélique, tout ça n'est pas très éloigné du statut de Marie dans le monde catholique... Alors, je m'y suis appliqué. Mais c'est une sacrée gymnastique !
J'ai sonné la grosse cloche qui rythme la vie monastique, renouant avec l'emploi de sonneur que j'avais assumé avec précision pendant deux ans au Séminaire Saint-Joseph... A quatre heures du matin, cependant, je restais couché au lieu d'accompagner 영인 à la prière. Et ainsi qu'à elle, la nourriture végétarienne me laissait sur ma faim...
A 내소사 j'ai aussi fait la connaissance de sa collègue 명희 et de leur voisin 남수 :
Lui est menuisier-charpentier spécialiste des constructions traditionnelles (cf. NamDaeMun). Nous avons formulé le projet qu'il m'initie à son art dans son atelier et sur ses chantiers, une autre année. Mon idée est de construire à la forêt un petit pavillon de ce style, simplifié ! Ca me trotte dans la tête depuis longtemps...
Elle, par son attention, m'a rappelé Song-Ja, Sun-Hee... et Emilie D. La communication strictement en coréen avec elle est difficile. Nous resterons cependant en relation.

명희 et 영인

남수 et 영인.
남수, sa vie ressemble à la mienne. Même métier, histoire conjugale similaire, même recherche de sens. Même besoin de présence féminine... sans grand espoir d'avenir !

Oui, Young-in, je rêve à tes côtés !
-
Retournons à Hadong :

Quatre semaines à préparer les tables, accueillir les clients, servir et desservir - Oh ! loin d'être aussi efficace que la maman de Yuna et ses Adjumas retrouvées -, faire la plonge, éplucher de l'ail - 10 Kg chaque semaine ! -, aiguiser tous les couteaux, jouer les porteurs auprès de la patronne au marché... se laisser inviter à la table des clients - impensable chez nous ! mais si agréable !
Quand le service ne pressait pas, ou que Monsieur WON voulait bien se donner la peine de participer au travail, mon vélo piaffait de pédalées touristiques... ou, tout simplement d'aller consulter mes mails à dix minutes de là, au bureau de Monsieur Jung qui m'en avait si gentiment confié la clé !
Comme disent les cyclistes chez nous, cette région n'est que "bosses" !
                              

Ici, le pont d'accès à l'île de Namhae.
                  

Le pont date des années 90. Il a été fait trop vite, comme beaucoup de choses en Corée. Le trafic des camions excède sa capacité... Ils devront certainement bientôt le refaire. Ca fait tourner l'économie ! Sur maintes sections ils en sont déjà à la deuxième génération d'autoroutes. Chez eux, un investissement ne s'amortit pas sur 5, 10, ou 20 ans comme chez nous, le retour doit avoir lieu immédiatement. Sinon on casse et on refait.
Paradoxal, ce peuple où l'histoire se compte en millénaires - quand l'Occident compte en siècles - mais qui vit au jour le jour ! Va-t-il y perdre son âme ?
Je ne pense pas...
                        
En effet, après l'incendie, ils s'attachent à reconstruire NamDaeMun.
-o-

Yukyoung est venue de Busan voir sa maman pour Chuseok.
Avec mon fils Benoît.
                          

A Chuseok, on s'offre des cadeaux. Et les enfants adultes donnent une enveloppe aux grand-parents. Pour pallier l'absence de pension de retraite. La maman de Yuna a voulu aussi me donner une enveloppe !!! En guise de 추석 선물 ? ou de salaire ? N'avais-je pas eu suffisamment d'avantages en nature (logé-nourri-blanchi-choyé) pour le petit mi-temps travaillé dans son restaurant ? ou bien suis-je pour elle un "ancien" ? Je n'ai pas compris... J'ai refusé, pensant aussi que son argent sera mieux utilisé dans un hypothétique prochain voyage en Europe. Mais le Won a perdu la moitié de sa valeur face à l'Euro depuis trois ans, repoussant ainsi ce voyage aux calendes grecques !
Yukyoung était venue avec son ordinateur. J'ai tenu à montrer à sa maman les pages de ce blog écrites en coréen, notamment celles où je lui parle de Yuna, sa deuxième fille - ma fille. Elle a été très émue... Un moment de grand bonheur pour nous deux !
                                   

Romantique. C'est elle qui a voulu avoir ce cliché dans son album-souvenir. Je n'ai pas boudé mon plaisir.
-
Avec Hiromi la Japonaise non plus, le surlendemain à Séoul.
                                        

Pour conclure : une idée de Yukyoung.
                                    

07 août 2008

사장님 ! 물 주세요 !

Yuna vient de m'appeler :
Au restaurant de sa maman à Hadong, "Ajuma" vient de rendre son tablier.
Yuna me demande si je peux avancer ma venue là-bas pour du service ?


D'accord. Une semaine plus tôt que prévu.

Entre temps Yukyoung y va pour cinq jours, c'était son droit à congés cette année.
Mais... Monsieur WON va bien se mettre au travail ! Déjà, l'an dernier, à l'instar de mon passage au service, on l'avait vu à la plonge !

Tout ça bouscule mon programme bien lissé et bien chargé de rencontres :
- KIM Tae Hoon et sa famille, le séjour avec eux sera écourté...
- Sun-Hee (신데렐라, cf billet du 26 janvier 2008), je pressens qu'elle sera à l'arrivée à Gimhae. Je lui avais promis de me rendre à son invitation à Jinju pour son anniversaire le 19 septembre...
- Benoît, on trouvera bien à se rencontrer à Busan...
- Mes amies les moniales de 대원사 sur les pentes de 금오산...
- 영인 씨, on doit se voir à 내소사 quelques jours avant 추석...
- Jacques, le 21 septembre à Séoul, ainsi que Hiromi et Maud qui débarquent la veille de mon retour...

Ca sera un immense plaisir que de soulager un peu la maman de Yuna, et de la réconforter moralement, jusqu'à la retrouver auprès de sa fille en automne pour partager leur joie lors de la britannique cérémonie de remise du HND...

Le pincement au coeur ce sera l'absence de 현주 d'autant que tout ça tournera autour de 삼가...


... "elle ne meurt pas" ...

"무궁화"

15 juin 2008

나는 한국어가 좋아요 ! C'est le coréen que j'aime !

Jeudi soir, c'était le dernier cours de coréen avant l'été.

선생님께, 감사합니다 !

한국에서 좋은 여행을 하세요 !

많은 한국 친구를 만나세요 !

우리에게 되돌아오면 건강하세요 !

A notre cher professeur, merci !

Bon voyage en Corée !

Revois tous tes amis de là-bas !

Et reviens-nous en pleine forme !

"Au revoir", oui ! Mais aussi nous prouver quelques progrès en coréen... même si Young-Ok a dû corriger... et aussi la maman de Cia !

Pourquoi donc tant d'efforts pour cette langue ?

Chaque cours m'a convaincu un peu plus qu'elle procède de logiques et d'habitudes de pensée si différentes du français.

Malgré cela, grâce à Young-Ok, j'ai connu le plaisir d'expérimenter l'échange de courriers, notamment avec Young-In, soeur cadette de la maman de Cia, qui souhaite ma visite cet été à Naesosa. Elle ne veut correspondre qu'en coréen... même si elle intitule ses messages "I miss you Bernard".

Maintenant que mes interprètes s'en vont, je vais bien devoir me débrouiller seul. Avec la maman de Yuna, ça devrait aller sans problème.

Hiromi, la-Japonaise-de-Brisbane-qui-préfère-la-Corée-à-son-pays-natal, aimerait bien que l'on se parle coréen plutôt qu'anglais... Nous verrons ça à Séoul, aux alentours du prochain Chuseok !

Maud et Jérémy, collègues du cours, qu'allez-vous en faire, de ce coréen ?

Maud aussi part en Corée cette année pour compléter sa formation artistique par l'étude pratique de la céramique coréenne. Mais il n'y a pas que ça... (devinez !)

Jérémy ? Sa culture professionnelle de l'image, le cinéma, les "battles" mémorables à Busan, tout ça l'attire là-bas. Nous partageons la même fascination pour ce pays... tout en en déplorant les mêmes travers. Certains sourires... et certaine compagnie nous laissent rêveurs...

Autant que Young-Ok je vous remercie tous les deux. Vous avez été mes compagnons sympathiques de chaque milieu de semaine. Je vous souhaite avec la Corée un grand bonheur !

한국에서 좋은 시간 보내세요 !

06 mai 2008

Merci à Benoît et à Yuna... 어린이 날


Hier matin Benoît et Yuna m'ont appelé depuis Haeundae.
Oui, Yuna est partie en vacances... bien méritées après ses examens à Londres jusque fin avril. Juste avant d'y retourner pour un emploi à plein temps.
... Mais oui : le 5 mai c'est férié en Corée, c'est 어린이 날 (le Jour des Enfants), voilà pourquoi Benoît est en congé... et Yukyoung aussi. Tous les trois à la plage.
Merci à vous, adorables enfants !

J'ai du plaisir à vous savoir passer du bon temps ensemble.
J'aurais aimé avoir ce genre de relations avec mes frères et soeurs.
On s'y essaie maintenant, un peu tardivement.

Peut-être Chantal et moi vivions-nous quelque chose comme ça !
Elle aurait eu cinquante-cinq ans demain.
Elle était ma filleule.

Yuna, tu as tant à expliquer à ton frère sur votre pays natal ! Il a tant besoin de le connaître.
Et continue, s'il te plaît, à me donner des nouvelles de ta maman.
J'ai hâte de pouvoir converser avec elle sur son ordinateur... qu'elle me dise quel jour elle arrive !
Saluez-la !

07 avril 2008

7 et 8 avril... Prénom

D'abord,
Bon Anniversaire !
Un quart de siècle !
Bravo !

à Samuel.

Ensuite, avec un jour d'avance, c'était classique dans le monde judéo-chrétien,

Bonne Fête ! Happy Name Day!

à toutes les Julie...

... celle qui est loin... Aura-t-elle sa rose ?
... celles que j'avais vu tourner autour de l'un ou l'autre de mes fils,
... telle petite-cousine ou petite-nièce...

Pourquoi choisir "Julie" comme prénom, celle fêtée le 8 avril ? ou la Patronne de la Corse fêtée le 22 mai, cette Sainte à la mythologie étrange ? La pudeur m'empêche de raconter ici le détail de sa légende. Cherchez vous-même ; vous serez édifié.

Mais aujourd'hui choisir un prénom pour ses enfants ou pour soi-même participe de logiques nouvelles. Autrefois, c'était rechercher en haut lieu l'appui d'un Saint Patron, honorer un ascendant, un oncle ou une tante ou un ami de la famille - tentative de pérennisation - voire attirer l'aura d'une star récente. Désormais c'est davantage affaire de mode, ou de démarquage par rapport à la mode - c'en est une autre - de consonance, de référence à d'autres cultures, d'inventivité, de recherche d'originalité...

En Corée, j'ai souvent croisé les mêmes prénoms issus du martyrologe romain : de nombreuses Lucy, ou Lucia - ç'a été le choix de Song-Ja - , ou son diminutif "Cia" écrit en deux syllabes "시아", des "Belladetta" résultat d'un aller-retour de transcription de "Bernadette", des Cecilia, des Anna, des Paul, des Mickaël, une Rose (de Lima), un Mathew... souvent en-dehors de tout contexte chrétien. Le fantasme occidental a décidément encore de beaux jours devant lui en Extrême-Orient. Ce phénomène touche aussi les ressortissants asiatiques ou africains noirs installés en Europe, mais très exceptionnellement les Maghrebins. Pourquoi ?

Mais vous, parents coréens, quelle référence avez-vous, ou quel projet pour vos enfants quand vous les prénommez : "유나, 유경, 현주, 정훈, 성자, 태훈, 선주, 계성, 광제, 영, 인, 민... " ? Que signifie cette coutume de donner à tous les enfants d'une fratrie le même premier prénom ? et, actuellement, cette mode de simplifier le prénom à une seule syllabe ? Certains prénoms sont-ils plutôt masculins, féminins, ambivalents ?

Choisir un (pré)nom n'est pas anodin. Le nom affecte la personne, à coup sûr ! Au point que dans certaines langues les concepts de "nom" et de "personne" ne sont pas différenciés. En hébreu, comme en arabe - deux langues soeurs - le mot SHèM désigne cet unique concept "nom-personne"... Si je fais erreur, Fatima, tu me corrigeras !

Pour ma part, je sais que mon prénom m'a marqué... encore davantage depuis que je vis près de Fontaine-lès-Dijon, berceau de Saint Bernard. Sauf le respect qui lui est dû, je me trouve un certain atavisme avec le saint homme, qui fut d'un côté contestataire et dissident des Bénédictins Noirs, Congrégation cheville ouvrière de la Chrétienté, mais par un autre côté plus papiste que le Pape. Je n'irai cependant pas jusqu'à prêcher la Croisade, quoique parfois... quand j'évoque l'expérience que la Providence m'a donné de vivre, je me vois marcher sur ce chemin.

Plus en amont, je me reconnais en symbiose avec les origines celtiques ou germaniques de mon prénom : amoureux de la langue de Goethe, intransigeant comme un chevalier teutonique, stigmatisé comme "ours" par nombre de mes intimes, entre autres Fatima-la-Gazelle... qui me trouve tout à fait chez moi dans cette tanière au fond des bois.

05 avril 2008

Allons au bois 숲에 가요



유경이 왔다 갑니다. 여기에 있는 모들 것들이 사랑스러웠어요.

사랑합니다 모들 것을 그리고 고마워요.

Merci. J'ai adoré venir ici, et tout !

(# 원 유경, 2003년 12월 28일)

Je suis venu ici pour la première fois en août 1958. J'avais quinze ans. Papa venait de nous informer de ce patrimoine où sa mère était bien empêtrée...

D'emblée, ce lieu particulier m'a impressionné. Il n'y avait à l'époque ni maison, ni piles de bois, ni route, ni table, ni bancs, seulement le chemin à droite à peine tracé sous le couvert des vieux arbres. Pour y parvenir il avait fallu s'armer de serpes, croissants et autres machettes, vaincre buissons, ronces et broussailles. Depuis le "chemin vicinal de Vitteaux à Villeberny" une bonne heure de crapahut était nécessaire.

Mais, arrivé ici... cette grosse borne, la calligraphie ancienne de son chiffre 5 gravé sur ses deux faces, la concordance certaine avec le plan sommaire dont nous disposions... ici je savais où nous étions.

J'ai ressenti de suite le potentiel tellurique élevé de ce lieu. J'avais quelque chose à vivre à cet endroit précis...

Cette borne marque le terminus du chemin venant de "La Chevelue" (Massingy-les-Vitteaux), et donc la limite de communes qui se poursuit en face sur la photo. A gauche, c'est Villeberny.

Notre grand-père, industriel malgré lui émigré en Pologne, avait acquis cette forêt en deux temps : ce qui est à gauche (sur Vitteaux et Villeberny) en 1920, et les parcelles de La Chevelue en 1930. Il voulait - c'est sa fille aînée, Tante Hélène, ma marraine, qui me l'avait expliqué - se ressourcer à ses racines rurales auxoises... autant que placer ses économies, en "bon père de famille".

Certainement, lui aussi s'est assis sur cette borne, il a regardé pousser les chênes alentour dont certains sont encore debout. Mais il n'a pas profité longtemps de son bien. Il est décédé fin 1930.

Plus je m'active ici, plus j'ai la conviction de marcher dans ses bottes. Je le connais à travers ce que je fais ici. Je vis pour lui ce qu'il n'a pas eu le loisir de vivre.

En 1982, ses sept enfants héritiers propriétaires m'ont nommé gérant de la forêt. J'assume cette responsabilité depuis plus d'un quart de siècle.

J'ai voulu transporter le coeur vital de la propriété ici. C'est l'endroit au sol le plus riche, celui qui mérite au mieux les investissements. J'ai fait acquérir douze hectares et demi de la même veine sur La Chevelue (qui avaient échappé à l'acquisition de 1930). Je les ai plantés en chêne. J'ai créé la route depuis le réseau public de Villeberny, qui dessert maintenant jusqu'au coeur de La Chevelue. J'ai construit la maison. J'ai aménagé une source vérifiée potable, à proximité, avec Laurence.

Désormais, c'est là que nous nous réunissons : les Associés-propriétaires, tous descendants de Joseph Hugueny, pour nos Assemblées Générales. Je me félicite qu'ils y viennent aussi pour leurs week-ends au vert : Michel et les siens, Dominique et ses amis. Laurence ma nièce et filleule s'est annoncée une fois de plus. Et c'est Mickaël, son fils, qui vient de me solliciter pour y passer du bon temps avec ses copains. Comme l'avait fait Samuel à plusieurs reprises avec ses amis d'Ecole - y compris les festivités du Jour de l'An ! Eux ou d'autres, c'est désormais une tradition !

Yuna, sa soeur aînée Yukyoung qui y avait rédigé les deux lignes en exergue, leur maman et leur tante ont aimé. Elles ont conduit le tracteur, chargé et déchargé du bois... apprécié la tranquillité... et le saumon grillé. Elles reviendront, probablement cette année.

Bien d'autres y sont venus... collègues ou stagiaires devenus amis : Fatima souvent avec moi ou en solitaire pour travailler, ou avec sa très nombreuse famille pour y danser "comme au bled", Armelle L. et sa famille, Thierry amateur d'espaces naturels, Odette..., Bernard C. ami de quarante ans et compagnon du Sahara et des sommets Alpins, Isabelle et Michel, Koh Young-Joon le musicien, lui aussi pour un mix de détente et d'activité... et bien d'autres... Emilie chérie...

Maud et Jérémy, collègues de cours de coréen devraient bientôt découvrir ce lieu réputé magique... quand il fait beau !

Et les autres amis Coréens :

Honneur à Gye-Sung qui m'avait introduit à l'Association des Coréens de Dijon. Beaucoup souffraient - me disait-on - de n'avoir jamais franchi la porte d'aucune famille française. Je me suis proposé. Gee-Eun et son mari sont venus chez moi. Mais, très vite, ils m'ont glissé à l'oreille que leur grand plaisir serait de pouvoir se retrouver à la forêt.

Ca rejoignait ce que j'avais vu en Corée : les week-ends d'été les forêts autour des villes grouillent de familles en pique-nique. J'avais vu ça dans les collines de Gwanaksan au sud de Séoul, dans la forteresse du Mont Geumjeong près de Beomeosa à Busan, autour de Hadong, le long des torrents qui dévalent de Jirisan... Je revivais avec délices le savoir-faire de Song-Ja à Sorokdo trente ans plus tôt.

Alors vous êtes venus. Souvent.

Rarement avec le beau temps.

Vous êtes même capables de ça !

(Pâques, 23 mars 2008)

Vous m'avez initié à la cueillette, à la préparation et à la dégustation des pousses de fougères. Indispensables pour un bibimpap digne de ce nom ! Depuis j'ai appris d'un de mes cousins que les paysans des Monts du Lyonnais partagent le même plaisir. N'ayez crainte : je surveille ! Dès les premières pousses, d'ici trois ou quatre semaines, en même temps que l'éclosion du muguet, je vous avertirai.

Vous avez même - encore merci à MM. LEE et PARK et leur famille - préparé le repas pour notre Assemblée Générale du 23 juillet 2005.

Sachez que vous y êtes toujours les bienvenus !

20 mars 2008

Passion



Trop loin.

Trop haut.

Trop près du soleil.
A s'y brûler les ailes,
à s'y éclater le coeur.

Tout seul.

(Jeudi saint 2008)
.
-o-o-o-

나 보기가 역겨워
가실 때에는
말없이 고이 보내 드리오리다.

영변에 약산
진달래꽃
아름 따다 가실 길에 뿌리오리다.

가시는 걸음 걸음
놓인 그 꽃을
사뿐히 즈려 밟고 가시옵소서.

나 보기가 역겨워
가실 때에는
죽어도 아니 눈물 흘리오리다.
-
Puisque tu t'affliges de me voir,
puisque tu veux me quitter,
je te laisse partir sans mot dire.
Sur le mont Yac à Yeongbyeon,
je cueillerai de pleines brassées d'azalées.
Je les jetterai à la volée sur le chemin qui t'emporte.
Pas à pas tu disparais...
Daigne fouler d'un pied léger
toutes ces fleurs étalées sous tes pas.
Si tu t'affliges de me voir,
si tu veux me quitter,
jamais, au grand jamais je ne verserai de larmes...

# 김 소 월 (KIM So-Weol)
Traduction : Bernard avec 박 영옥.

... mais moi, tous les jours, je pleurerai l'amie perdue.
Bernard.
-
그런데 나는 매일 잃어버린 친구를 생각하며
눈물을 흘릴것이다.
# 번역 / 박 영옥

22 février 2008

Ame-soeur ?


Pourquoi dit-on "âme-soeur" ? ... quand on veut signifier sa (son) partenaire du sexe complémentaire, pour la vie ! Pourquoi "soeur", alors que les relations visées sont tout autres que fraternelles ?

Dit-on ainsi dans d'autres langues ?

Je vous rassure : certaine étape ne nous a pas semblé opportune, à Julie et moi.

C'est la fleur du coeur que nous avons goûtée.
C'est à la pointe de l'âme que nous avons choisi de nous trouver.
Tout au moins :
Vers ce Jardin de Délices nous avons poussé la porte...

... là où se devine l'accord parfait,

... là aussi où ça tonne parfois du Feu de Dieu !


(Brisbane, Mont Coot-Tha, 2 janvier 2008)
-
PS : proposez-moi une version coréenne de ce message. Merci.

11 février 2008

Nam Dae Mun 남대문


(5 septembre 2007 2007년 9월 5일)


Cette nuit, Nam Dae Mun est partie en fumée.

오늘밤, 남대문이 재로 변했습니다.

Ceci m'attriste.
이 사실이 저를 슬프게 만듭니다.

En 1973, le monument m'avait impressionné : exemple parfait de cette architecture en bois que l'on retrouve partout en Corée... et dans tout l'Extrême-Orient.

1973년, 저는 한국과 극동지역에서 보이는 목조건축의 완벽한 예인 남대문을 보고 아주 놀랐습니다.

Témoignage de l'unification très ancienne de la culture. Formes incurvées du faîte, des arêtiers et des chevrons en bois ronds, dont je me suis toujours demandé s'il s'agit de laisser faire, voire d'accentuer, le fléchissement naturel que prend toute poutre posée entre deux appuis à ses extrémités, ou d'un choix esthétique significatif d'autre chose ? Aucun Coréen ne m'a donné la réponse.

문화적 고전양식의 조화. 용마루, 솟을각기와, 둥근 목조 서까래의 휘어진 형태를 보고, 양쪽 두 기둥을 받치는 기둥을 지탱하려고 자연적으로 구부러진 모습을 강조하려는 것인지 아니면 다른 미학적 선택인가 하고 항상 자문하곤 했습니다. 어떤 한국인도 답을 주진 못했습니다.

Sans doute êtes-vous trop habitués à voir ces formes-là partout, que vous ne les remarquez plus. Elles frapperont toujours l'oeil de l'Européen soucieux de formes rectilignes... depuis Descartes, depuis les Cathédrales, depuis la culture Maçonnique.

분병히 여기저기서 이런 형태를 보는 것이 아주 익숙해서, 한국인들은 주의를 기울이지 않았겠지요. 이 형태들은 프리메이슨 단, 성당건축, 데카르트 이후, 직선 형태에 고심하는 유럽인의 눈에 강한 인상을 줄 것입니다.

S'il vous plaît, expliquez-moi ces formes incurvées !
부디, 이 휘어진 곡선 형태들에 대해 설명 좀 해주세요 !

En 1973, Nam Dae Mun dominait tout le quartier historique Sud de Séoul. C'était l'entrée du Marché, lieu fétiche pour tout visiteur.

1973년 남대문은 서울 남쪽의 역사가 깃든 지역을 내려보고 있었습니다. 모든 방문객들에게 선호되는 장소, 남대문 시장의 입구였습니다.


Trente ans plus tard, Nam Dae Mun avait rapetissé face au gigantisme architectural de toutes les "City" des grandes capitales. J'ai pensé : dommage !

30년이후 남대문은 거대한 수도 "서울 시티"의 거대한 건축물 앞에서 아주 작아 보였습니다. 얼마나 유감스러운지...

Et puis, c'est resté un lieu de ralliement, c'est là que j'avais donné rendez-vous à mon fils Benoît (Jung-Hoon) en septembre dernier : lui rentrait en Angleterre depuis Daegu où il venait de passer deux semaines chez sa maman, et moi j'étais arrivé de Dijon la veille pour visiter mes amis à Suwon, à Séoul, puis à Busan et à Hadong.

그리고, 이 곳은 집결장소이기도 합니다. 여기서, 지난 9월 내 아들 브느와 (정훈)와 약속을 했던 장소지요. 대구의 생모 곁에서 2주를 보내고, 영국으로 돌아 가는 길이었고, 저는 디종에서 출발해 수원, 서울, 부산, 하동을 거쳐 친구들을 보기로 계획이 되어 있었지요.

Amis Coréens, reconstruisez Nam Dae Mun !

한국친구들, 남대문을 재건축해주세요 !

A côté de Jogyesa vous avez rajouté un pavillon il y a trois ou quatre ans. J'avais longuement observé le chantier... votre manière de tailler le bois pour obtenir ces charpentes merveilleuses.

조계사 근처, 한국인들은 3-4년 전 정자를 지었습니다. 이 공사장을 오랜동안 유심히 살폈습니다... 이 경이로운 골조물을 얻기 위해 나무를 자르는 방법을 보았지요.

Reconstruisez Nam Dae Mun !

남대문을 재건축해주세요 !

ou "Sung Nye Mun", si vous préférez.

한국분들이 원한다면 "숭례문"을 재건축해주세요 !

Cela ne serait pas la première fois.
C'est l'ami de la Corée qui vous le demande... et aussi l'artisan du bois.
J'aimerais tant y participer ! même financièrement.

처음은 아닙니다.
한국을 사랑하는 친구가 부탁드립니다. 목조 장인이기도 한 제가...
재건축에 참여할 수 있길 바랍니다. 재정적으로라도... 꼭 참여하고 싶습니다.
# 번역 / 노 선주와 박 영옥

26 janvier 2008

신데렐라 - 나비 Cendrillon - Papillon




선희 (Sun-Hee),

밤을 나는 나비,
"Sunny"라고
네 이름을 네가 즐겨 쓴다고 할지라도...


밤이 내리면, 너는 떠나갔다.
먼 변두리로, 지금은 다 비어버린 사무실들로 향했다.
거기서, 너의 장식을 벗고,
앞치마와 장갑과 작업모로 갈아입었다.
너의 도구들: 청소기, 물통, 그리고 걸레.
그 다음날 아침, 모든 것이 너의 뒤로 눈부실 것이다.

신데렐라.

밤이 깊어질 즈음, 바베큐를 둘러싼 사각의 등불 안으로
피곤한 몸을 이끌고
너는 우리와 합류했다.
미소짓는, 우아한, 기품있는 너의 모습에서는
그 피곤함이 전혀 보이지 않았다.
그리고 우리가 너를 위해 남겨 놓은 것에 만족하고
만끽했다.

신데렐라.

파티가 끝났을 때,
사진들만이 그 시간들을 기억할때,
비가 우리의 헤어짐을 잠시 미루고 있을 때,
너는 내 칼과 수저와 포크를 조용히 가져가
그것들을 닦기 위해 수돗가로 향했다.
그리고 그것들을 내 자리에 다시 살며시 놓았다.

신데렐라.
.
구름과 비를 밀치고
달이 나왔다.
이제 그 달 속으로 너를 감출 시간이다.

신데렐라 공주.

너는 성자와 Emilie를 생각나게 했다
나는 네게 나비를 선물했다.
너는 너의 가슴 위에 그 나비를 좋아한다고 말했다.
오늘, 나는 깨달았다:
나비, 그것은 너희들,
Julie, Boty, Zin, Hiromi, Lucy, Emy가 아니고...

... 바로 나라는 것을.

# 번역 / 박 영옥


Sun-Hee,

Papillon "de nuit"
même si tu te plais à écrire ton prénom
"Sunny".

A la tombée du jour tu t'en allais.
Tu partais vers la banlieue lointaine,
vers les bureaux maintenant désertés.
Là-bas, tu quittais ta parure,
tu revêtais tablier, gants et coiffe.
Tes outils : aspirateur, seau et serpillière.
Derrière toi, demain matin, tout resplendirait !

Cendrillon.

A la nuit profonde, tu nous rejoignais
dans le carré de lumière autour du barbecue.
Fatiguée, peut-être, ça ne se voyait pas.
Pimpante, souriante, princière.
Et tu t'arrangeais de la part de fête
que nous avions réservée pour toi.

Cendrillon.

Quand tout était fini,
quand les photos étaient faites,
quand la pluie suspendait encore l'heure de nous séparer,
tu prenais discrètement mon couteau,
ma cuillère et ma fourchette,
tu allais les laver à la fontaine,
et tu me les rapportais.

Cendrillon.

La lune apparaissait,
chassant nuage et pluie.
Tu devais t'éclipser.

Princesse Cendrillon.

Tu m'as rappelé Song-Ja, et aussi Emilie.
Je t'ai offert un papillon.
Tu m'as dit aimer ce papillon posé sur ton coeur.
Aujourd'hui, j'ai compris :
Les papillons, ce n'est pas vous autres
Julie, Boty, Zin, Hiromi, Lucy, Emy...

... c'est moi.


18 janvier 2008

상 장 "Prix"



Ce document est arrivé chez Sun-Ju pendant mon voyage auprès de Hyun-Ju.
C'est Young-Ok qui me l'a remis mercredi soir lors du cours de coréen.
Il a vite fait le tour du monde... de Velars à Busan, de Paris à Londres, de Saint-Martin-Belleroche à Hadong, de Dijon à Newbury, d'Oxford à Séoul, de Brisbane à Vancouver, à Lons-le-Saunier, à Pfaffenheim...
이 상장은 현주가 살고 있는 호주로 여행하는 동안 선주 집에 도착했다.
지난 수요일 한국어 강의가 있던 날 영옥이가 이 상장을 내게 전달해 주었다.
그 이 후로 이 상장은 급속히 전 세계로 전달되었다... 블라에서 부산으로, 빠리에서 런던으로, 셍-마뗑-벨호쉬에서 하동으로, 디종에서 뉴버리로, 옥스포드에서 서울로, 브리스번에서 벤쿠버로, 롱스-르-소니예로, 파펜하임으로...
-o-
C'est un petit quelque chose, mais j'en tire une certaine fierté, une joie extrême, et l'envie très forte de continuer.
이 상장이 별것 아닐 수 있지만, 내게 일단의 자부심을 주었고 동시에 큰 기쁨이었다.
그리고 한글 공부를 더 열심히 하도록 북돋아 주는 한 계기가 되었다.
Lecteurs francophones, vous êtes ici privilégiés... même si vous butez parfois dans ces pages sur des transcriptions de coréen, voire d'autres langues que la vie m'a fait approcher.
Mais vous autres, non francophones, vous aimeriez bien les parcourir. Elles vous concernent. Evidemment Yuna, Yukyoung et leur maman, Hyun-Ju et ses parents, KIM Tae Hoon, son épouse et leurs deux adorables gamines, et vous que je viens de quitter à Brisbane : Hiromi, Sun-Hee, Bokyoung, Hyojin, Lucy, Emy, Satoshi...
Alors, pour la circonstance, pour vous faire honneur, j'ai privilégié le titre en Hangeul.
불어로 쓰여 진 이 블로그에서, 불어를 사용하는 독자들, 비록 여기에 나오는 로마자로 표기된 한글 이름들이나 낯선 다른 나라 언어들이 당신들의 독서를 가끔 방해한다고 할지라도, 여기서 당신들은 읽는 데 있어서 우선하는 자리에 있다.
반대로 불어를 쓰지 않는 독자들, 당신들은 이 한글 이름들을 보자마자 이 이름들을 다 한번 훑어 보고 싶은 생각이 들 것이다. 왜냐하면 그 이름들이 다 당신들과 깊은 관계가 있기 때문일 것이다. 유나, 유경 그리고 그녀들의 어머니, 현주와 그녀의 부모들, 김 태훈, 그의 부인 그리고 착한 아이들, 그리고 얼마 전 브리스번에서 만났던 친구들 : 히로미, 선희, 보경, 효진, 루시, 혜미, 사토시...
이 경우에, 당신들에게 영광을 돌리기 위해서, 나는 이 글의 제목을 우선 한글로 이어서 불어로 적었다.

Il s'agit d'une récompense attribuée par l'Ambassade de Corée dans le cadre des cours de coréen qu'elle sponsorise.
이 상장은 한국어 강의를 재정적으로 지원하는 주불 한국 대사관으로부터 온 것이다.
Le 5 novembre dernier, Sun-Ju nous avait conviés à recopier un long texte en Hangeul... dont, à force des répétitions qu'il contenait et du vocabulaire que nous emmagasinions chemin faisant, nous avions compris qu'il s'agissait d'un code de relations sociales... à commencer par les relations intra-familiales. Une litanie d'extraits du catéchisme confucianiste...
지난 해 11월 5일 선주는 우리에게 한글로 쓰여 진 긴 글을 옮겨 쓸 것을 지시했다. 반복되는 내용들과 읽으면서 쌓이고 이해되어지는 단어들에 의해서 우리는 이 글이 사람들 간의 사회적인 관계의 예절을 다룬 글임을 알게 되었다. 이 글은 유교적인 예절을 다룬 글로서 우선 가정에서의 부모 자식 간에 지켜야 할 예절에서 외적인 사회관계에서의 예절로 나아가고 있었다.
En lisant ça et en recopiant, je bouillais, pas seulement intérieurement. Je retrouvais beaucoup de ce qui avait convaincu Yuna de quitter la Corée à dix-neuf ans ; elle n'avait pas supporté ce carcan.
이 글을 읽으면서 그리고 옮겨 쓰면서 나는 내적으로 큰 충격에 흽싸였다. 동시에 19살 어린 나이에 왜 유나가 한국을 떠났는지 충분히 이해할 수 있었다. 그녀는 이 사회적인 족쇄를 견디지 못했던 것이다.
Et pourtant, je lui ai souvent dit de ne pas tout jeter de sa culture d'origine... d'ailleurs, la politesse que mes parents m'avaient enseignée, et qu'ils avaient eux-mêmes vécue envers leurs parents - Papa a toujours vouvoyé sa mère, ça nous faisait sourire, mais nous le respections - n'était pas très éloignée de ces préceptes et conventions de comportement.
그럼에도 불구하고 나는 종종 유나에게 그녀의 전통적인 문화유산을 전부 다 버리지 말라고 말하곤 했다. 게다가 나의 부모님들이 내게 가르쳐 준 예절, 그리고 그들이 자신들의 부모들과 지켜 왔던 그 예절은 이 <소경> 에서 말하고 있는 것들과 그리 멀지 않은 것이었다. 실제로 나의 부모들은 서로 존댓말을 사용했으며 이는 우리들의 웃음을 자아내기도 했다.
Je m'étais néanmoins efforcé de recopier le texte de mon mieux, notamment en m'appliquant à écrire les traits de chaque lettre dans l'ordre que j'avais vu en particulier sur les tableaux imagés d'apprentissage de l'écriture aux enfants chez KIM Tae Hoon, à Busan.
이 모든 사정에도 불구하고 나는 이 글을 최선을 다해서 옮겨 썼다. 특히 부산에 살고 있는 김 태훈 집에서 아이들이 배우는 한글 쓰기 책에서 본 쓰기의 순서와 그 선들을 이어가는 방식들을 머리 속에서 되살리면서 한 자 한 자 써 내려갔다.
Et j'ai gardé les originaux, pensant que ça devait constituer un bon exemple d'écrit classique qui pourrait m'imprégner de vocabulaire utile et de constructions grammaticales académiques.
그리고 나는 이 원래의 글을 하나의 좋은 고전적인 글쓰기의 예로서, 그리고 단어와 문법 구성에 도움을 줄 수 있는 좋은 본보기로 생각되어 잘 간직해 두었다.
-o-
Mais j'étais à cent lieues d'imaginer un retour.
Ce prix, sorte de médaille d'argent, accompagné d'un bouquin, en coréen évidemment - mais avec quelques images - me va droit au coeur.
그런데 나는 이런 상을 받으리라고는 상상도 못했다.
은메달에 해당되는 것으로 한글로 쓰여 진 - 몇몇 그림들이 첨가된 - 책 한권과 더불어 나에게 온 이 상장은 나에게 큰 감동이었다.
Je le dédie en premier à la fois à Samuel... qui, à peine débarqué sur le sol coréen un petit matin de juillet 2001, nous avait dit : "mais cette langue est facile à lire... une vingtaine de lettres à mémoriser, c'est pas la mer à boire !".
De fait, à midi, il lisait (et comprenait 50% de l'affichage dans les rues et les métros, c'est de l'américain transcrit). J'ai suivi.
... et à Yuna auprès de qui j'avais tenté mes premiers essais d'écriture Hangeul. Elle, comme les autres, était très flattée qu'un "grand nez" s'intéressât d'aussi près à sa langue.
나는 우선 이 영광을 사무엘과 유나에게 돌린다... 사무엘은 한국에 발을 딛은지 며칠이 안된 2001년 7월 이른 아침 우리에게 다음과 같이 말했다 : " 이 나라 말은 읽는 게 그리 어렵지 않네... 어쨌든 20여개의 자음과 모음의 소리를 기억하는 것은 바닷물을 다 마시는 것과 비교할 수 없으니깐 ! "
실제로 점심때쯤, 사무엘은 거리와 지하철에 쓰여 진 한글을 (그 아래 한글을 로마자로 옮겨 적은 것의 도움으로) 50% 이상 다 읽었다. 나도 그를 따라서 읽기 시작했다.
... 그리고 유나는 내가 한글을 배우던 초기 시절에, 한글을 써 보고 있는 나를 보고, 다른 이들이 그런 것처럼, 큰 코의 외국인이 자기 나라 말에 관심에 있다는 사실에 매우 자랑스러워했다.
... et aussi à tous ceux avec qui ça s'est développé : chez KIM Tae Hoon, puis en compagnie de Hyun-Ju, puis au restaurant de la maman de Yuna à Hadong, puis au cours de mille rencontres ici, avec Gye-Sung, Gee-Eun et son mari, Jae-Hyoun le papa de Cia, LEE Kwang-Jae et la maman de Min (qui écrivaient du vocabulaire Hangeul sur les murs de leur appartement à Dijon, pour que le petit ne perde pas sa langue - j'ai fait de même chez moi !), Young-Ok, Myeong-Hee, Ji-Yeon, et d'autres (pardonnez que je ne puisse vous citer tous !).
... 그리고 내가 만났던 많은 한국인들에게 이 영광을 돌린다 : 김 태훈 집에서, 현주의 시골 집에서, 유나 어머니 식당에서 그리고 여기서 내가 만난 한국 사람들... 계성, 지은과 그녀의 남편, 시아의 아빠인 재현, 이 광재와 민이 엄마 (민이 엄마는 디종에 살 때, 아이들이 모국어를 잃어버리지 않도록 아파트 벽에 한글을 붙여 놓았었다. 나도 그녀처럼 우리 집 벽에 몇몇 한글을 써서 그것을 붙여 놓았다 ! ), 영옥, 명희, 지연, 그리고 다른 많은 이들... (여기에 그 이름들을 다 적지 못한 것을 용서하시기를...)
Pour enfin se formaliser dans des cours construits.
끝으로 이렇게 시작된 한글 공부가 제대로 결실을 맺기를 바란다.
-o-
Ca m'encourage à persévérer, non seulement l'écriture, mais aussi ce tissu social par-delà les continents et les cultures.
이 상은 단지 나의 한글 공부뿐만 아니라, 물리적인 거리와 문화의 차이를 넘어서 내가 이룬 이 사람들과의 관계를 계속 잘 가꾸고 유지하도록 용기를 북돋아 주었다.
Ces relations, j'ai voulu les travailler, les entretenir, les "labourer" - sans doute mieux que mon jardin -. Je continuerai. C'est utile à un niveau supérieur.
이 관계를 나는 배우고, 다지고, 내 정원보다 더 잘 가꾸고 싶었다. 나는 이 일을 계속할 것이다. 그러기 위해서는 좀더 나은 수준의 한글이 필요할 것이다.
Hyun-Ju, par exemple, m'a expliqué à Brisbane que sa mère en Corée vient de s'équiper d'Internet et que si je peux communiquer avec elle en Hangeul (puisqu'elle ne pratique pas l'anglais), et lui raconter ce que j'ai perçu de la vie de sa fille outre-mer, ça la rassurera.
마치 현주가 브리스번에서 나에게 말했듯이, 한국에 계신 어머니께서 집에 인터넷을 연결했는데, 만일 내가 한글로 현주 어머니께 현주가 먼 이국땅에서 잘 지내고 있는지를 말해주면, 한국에 계신 어머니께서 마음이 많이 놓일 것이라고 했다.
Et elles viendront en France sans hésiter.
그러고 나면, 주저함이 없이 그녀들은 프랑스에 올 수 있을 것이다.
Aujourd'hui, c'est Benoît à Londres qui se met sérieusement à réapprendre sa langue maternelle, qu'il a parlée jusqu'à trois ans et demi... puis perdue en quatre semaines, remplacée par le français au même niveau de langage. Son retour au pays se prépare.
오늘, 런던에 살고 있는 브느와(정훈)는 그가 3살 반까지 말했던 모국어, 그리고 한 달 만에 그 말을 다 잃어버리고 같은 수준의 불어로 대체했던 그 모국어를 다시 진지하게 배우기 시작했다. 모국으로의 귀환을 준비하고 있는 중이다.
# 번역 / 박 영옥
-o-
선주 씨 감사합니다 !