19 décembre 2010

LACorée, échanges entre Corée et France

LACorée, c'est ce club organisé en "Association Culturelle" composé
- de Coréens vivant autour de Dijon plus ou moins temporairement, comme Sun-Ju, première Présidente, et désormais Présidente et cheville ouvrière de l'Ecole Coréenne de Dijon et d'ailleurs,
- de Français nés Coréens, comme Alice, nouvelle Présidente depuis quelques mois, débordante d'énergie, comme Jean-Michel retourné à ses racines à Séoul, mais revenu ici pour Noël, comme Tiphaine, Jérémie lui aussi retourné tenter sa chance à Séoul...
- de sympathisants, d'étudiants désireux d'élargir leur bagage aux richesses de ce pays fascinant, comme Maud, Edouard, Caroline, l'autre Caroline, Louise, Audrey, Joël et Emilie, Marie-Chloé actuellement à Séoul...

Le mois dernier Monsieur 박 호, actuel Consul de Corée, était déjà venu nous rencontrer en Bourgogne. Comme l'avaient fait ses prédécesseurs depuis quatre ans.


Touché par notre intérêt pour son pays, par les liens qui s'y sont créés et ne cessent de s'y multiplier, et même admiratif de ce que cette humble Association de Province parvient à mettre en oeuvre, reconnaissant - c'était son toast déclenchant le 건배 d'hier midi -, et désireux d'aider à développer tout ça, il a tenu à nous recevoir à table dans un restaurant coréen parisien au nom de l'Ambassade.
Ce message de ma part est aussi destiné à lui dire mon émotion à la sympathie qu'il m'a témoignée.


Hier, 18 décembre 2010 donc, il neige, il fait froid, à Paris comme à Séoul. Marie-Chloé venait de raconter la rumeur qui avait parcouru sa classe à 건국대학교 : "눈 와"... Eh bien nous, soit onze courageux de LACorée, nous avons donc pris le TER de 5 h 46, à 18 € l'aller-retour le samedi, à l'appel d'Alice notre Présidente adorée pour une aventure franco-asiatique à la Capitale.

J'ai trouvé le Musée Guimet bien plus riche en art ancien coréen que le British Museum de Londres. A l'étage "Tibet" j'ai flashé sur une représentation de Tara qui va illustrer le message "Tara et Marie" du 15 août dernier.
Pendant que le groupe s'égayait sous la tempête, qui aux Galeries Lafayette, qui dans les magasins coréens de la rue Sainte-Anne, qui à l'Ambassade,... et Anne suivait sa maman sans trop rouspéter malgré le calvaire enduré le matin pour rejoindre le restaurant 삼부자, 65 rue du Faubourg Montmarte dans le IXème (où le 돌솥 비빔밥 avait ravi ceux qui l'avaient choisi ! ),
j'avais voulu profiter de cette escapade parisienne pour revoir Keum-Ju et sa famille qui compte maintenant une petite soeur Raphaëlle à Gabriel.
Deux heures de rencontre, mais très pleines ; assez pour qu'elle me raconte sa vie nouvelle - difficile - de mère de famille, d'épouse attentionnée de Nori à qui je souhaite la réussite dans ses projets de "Chef" en cuisine ; pour me dire aussi qu'elle voit arriver le moment de reprendre à bras-le-corps une carrière professionnelle, dans l'idée de laquelle je l'avais aidée au moment de son mémoire de Master.
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Tout ça, ce sont les fruits des liens qui cristallisent maintenant dans le cadre de LACorée.
Et M. le Consul avait très bien compris cette raison d'écourter ma participation aux agapes coréennes dont il nous gratifiait. Que tout ceci confortait à juste titre son implication auprès de nous autres. Et la présence de Monsieur 최 병원 - Président de l'Association Nationale des Coréens en France... et patron d'agence de voyages disposé à nous trouver désormais les meilleurs tarifs pour la Corée - le soulignait également.
Merci à Sun-Ju et à Alice... Ce fut aussi l'occasion pour votre serviteur de s'installer dans le rôle de Vice-Président.
Prêt à recommencer, chaque mois, n'est-ce pas Sun-Ju !

09 novembre 2010

Toussaint en Corée

Avec Orphée. Nous ne disposions que de ses dix jours de congé scolaire pour ce voyage.
J'avais proposé à Orphée des vacances chez ses grands-parents coréens.
Leur belle-fille est venue nous chercher à Incheon. Pour gagner Suwon, deux bonnes heures de trajet dans les bouchons de retour de week-end des Séoulites.
Mais un festin nous attendait le soir !
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Ici, c'est le repas du lendemain matin, après l'échange des cadeaux. Orphée a eu ses kim et son riz ; pour le reste, c'est moi qui ai fait honneur aux talents culinaires de sa grand-mère.
Si vous regardez la photo dans le détail vous y verrez la preuve que ni Orphée ni moi (la place vide) n'avons encore acquis les habitudes correctes avec nos baguettes.
Ils nous excusent.
A vous de trouver l'erreur ?
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Voilà maintenant avec Su-Jung l'amie de la maman de Yuna. Elle habite un splendide appartement au "Lake Palace" à Jamsil, mais n'avait pu m'accueillir cette fois-ci chez elle, recevant actuellement sa famille américaine. Avec sa belle-soeur, elles m'ont guidé vers les nouilles (칼국수) les plus réputées de Séoul à son avis, dans un infâme boui-boui du marché de NamDaeMun où sur un zinc de 1,80 m x 70 cm on se régale à douze en 10 mn serrés comme des sardines. Palli-Palli, il faut que ça débite !


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Lee Kwang-Jae et sa famille, nous nous sommes retrouvés un soir à Anguk, entre Gyeongbokgung et Insadong. Il avait réservé une table dans un restaurant "français". En fait, un de ses clients qu'il fournit habituellement en Bourgogne et Bordeaux. Ca a été le grand jeu, la preuve de sa réussite commerciale : Maître d'hôtel, serveuses et serveurs en costume noir, chemise blanche et noeud papillon... Chardonnay blanc 2008 avec les entrées, Hautes Côtes de Nuits 2006 avec le tournedos de filet de boeuf (local lui) et ses petits légumes, et les fromages ! Une seule surprise par rapport à un service classique à la française, mais bien compréhensible en Corée : le sommelier a commencé par nous servir d'office à chacun un grand verre d'eau.
Le temps d'une soirée, j'ai oublié avoir traversé la planète.
Et ils m'ont reconduit jusqu'au pied de mon hôtel à Myeong-Dong.
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En revanche, c'est ma grande déception, je n'ai pas pu voir les parents de Cia et Noa, ni Young-In. Elle vit dans l'île de Ganghwado, il m'aurait fallu une ou deux journées de plus ; eux sont installés de l'autre côté dans le Gangwondo, un endroit de campagne introuvable, et Jae-Hyun était trop pris par son travail en semaine. L'an prochain, sûrement...
En revanche, j'ai pris le temps de courir les Lotte et Sinsegae Dept Stores à la recherche d'un couchage à la coréenne pour le fils de Meera. Là, il aurait fallu faire couper, coudre et broder sur mesure... ç'aurait été ravissant, typiquement coréen traditionnel, mais peu adapté pour un tout jeune enfant. Et c'était hors de prix ( 60 man Won avant marchandage) !
Sur les conseils de Jack - dont l'humour (I'm tired but not retired ! ) et le courage ont raison de ses déboires de santé ! - j'ai cherché et trouvé très rapidement sur le marché de DongDaeMun. Pour un prix raisonnable. Ce fut aussi l'occasion d'une rencontre extraordinairement sympathique avec la famille des commerçants, la mère, le père et la fille. Meera a reçu le paquet, elle est satisfaite. J'irai les voir bientôt.
Sun-Hee et ses amies de Brisbane. Nous avons tenté de nous rencontrer, mais nos disponibilités ne s'accordaient pas. C'en est resté à des échanges de mails ou des coups de fil, c'est remis à l'an prochain.
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Vous reconnaissez Jean-Michel et Marie-Chloé. Elle, habillée en petite dame ; lui dans une chemise que j'aurais bien aimé trouver pour mon compte. Ils semblent aller très bien. Marie-Chloé nous a confié que c'était son premier bulgogi ! ! ! en Corée ; Jean-Michel a accepté les billets gratuits pour la soirée à la Korea House dont j'avais été gratifié la veille au KNTO (près du Cheonggyecheon), qui reste pour moi un de mes refuges habituels... quand le téléphone ou l'internet de mon hôtel sont saturés ou en panne.
Voyez leurs blogs "jm-en-coree" et "vadrouilleencoree".
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C'était notre seule rencontre, à la gare de Séoul, avant que je ne retrouve mon filleul.
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Puis, descente sur Busan en KTX où Orphée a bien constaté l'affichage de la vitesse dès que le train approche les 300 km/h.
Pas de problème pour rejoindre l'immeuble de KIM Tae-Hoon à 20 mn à pied de Seomyeon... sauf que Orphée trouvait ça bien fatiguant à marcher, et son bagage pénible à traîner sur des trottoirs aussi vite défoncés qu'ils sont refaits (c'est un des petits côtés de la Corée, conséquence de Palli-Palli)... et les feux rouges bien longs, que les piétons respectent, mais les taxis ou livreurs pas toujours.
Lui qui sortait tout juste de sa découverte du métro (à Paris), il est très vite devenu expert à trouver la bonne ligne, à utiliser sa carte magnétique, à savoir à quelle station on arrive, à repérer la bonne sortie... tant que c'est écrit en lettres de chez nous. Pour les affichages en Hangeul, voir l'an prochain.
Là, je n'ai pas pu résister à faire la photo : abandonner le téléphone portable pour son tricot, à dix-sept ans, ça force mon admiration : ces jeunes ne sont pas tous perdus ! A droite c'est la soeur aînée. C'était l'occasion de discuter avec elle. Elle m'a ensuite aidé à préciser avec Yukyoung le lieu de rendez-vous que nous nous étions fixé à Haeundae.
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Nous y voilà. La lumière de cette fin d'après-midi d'automne invitait à rêver... "Ô temps suspends ton vol ! "... juste assez pour s'enrhumer dans l'air marin en attendant Yukyoung.

Redites-moi, s'il vous plaît, le nom de ces nouilles froides. Orphée ni Yukyoung n'avaient plus faim, j'ai tout fini.
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23 novembre, François KOH vient de m'en rappeler le nom :
물냉면
Après trois pas dehors ils ont quand même jeté leur dévolu sur une énorme glace communautaire.
Vous savez que j'aime beaucoup Yukyoung. Elle m'a dit : c'est comme si on s'était vu hier ! Je ressentais la même chose. La mondialisation tentaculaire et boulimique, la pratique habituelle et si facile des réseaux sociaux ont aboli le temps et les distances. "Invite-moi, et je vais te voir à Velars ! " OK, c'est fait. L'an prochain... c'est-à dire dans deux ou trois mois.
Elle a laissé Orphée utiliser son smartphone. Ils n'avaient pas besoin de langue commune pour communiquer. En deux minutes il a réussi à afficher mes messages Gmail, lui qui n'avait encore jamais eu en mains un semblable bijou. Treize ans ! Ces gamins m'impressionnent.

Quelle langue parler ?
La jeunesse coréenne parle désormais un mélange de coréen abrégé, de konglish qui se développe au jour le jour pour les besoins de la communication, et d'anglais à la fois pour montrer qu'on maîtrise la langue de Shakespeare, ou tout simplement parce que c'est celle qu'on utilise par obligation usuelle dans son travail (Yukyoung, Eun-Jin... ), peut-être aussi parce que des idées y sont plus simples ou plus précises à dire qu'en coréen.
Chez KIM Tae-Hoon : avec lui, on parle anglais... ouais ! un anglais transmis par des profs américains, australiens, néo-zélandais ou canadiens, rarement british pur jus, et régurgité avec le fort accent de Busan - avez-vous déjà entendu un Marseillais du Vieux Port parler anglais ? - il faut parfois demander de répéter. Mais aucune difficulté quand on s'écrit.
Avec Madame, on ne parle que coréen... si on dispose du bagage minimum, et si son extrême timidité ne l'a pas fait se recroqueviller le nez dans sa vaisselle au premier "bonjour ! ".
Les deux filles : Gee-Hye (d'un an l'aînée d'Orphée) en est à sa troisième année d'anglais en secondaire, sans compter les initiations en primaire. Mais elle n'en dit pas plus qu'un élève de Sixième chez nous à Noël. Elle dit vouloir devenir Ambassadeur. Une montagne de progrès à l'horizon !
Sa cadette de deux ans, Gee-Hyun, en dernière année de primaire, mais en troisième année d'initiation à l'anglais est à peine capable de dire bonjour, son âge et son nom... Mais elle dit vouloir être professeur... d'anglais ! Why not?
Et comme Orphée n'en dit pas davantage en coréen, malgré les cours de sa maman, la conversation entre les trois ados chez KIM T-H était des plus réduites. Pour contrer ma déception, Gee-Hye nous a donné son adresse e-mail, comme pour créer un déclic. Il me plairait qu'Orphée en profite, dans la langue qu'il voudra !
Comme à chaque visite chez eux, nous les avons quittés inondés de cadeaux et de promesses d'y revenir, notamment pour le mariage qui se précise.
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Quelques flashes maintenant de la rencontre avec Benoît, sa fiancée, et la future belle-famille. C'était le but essentiel du voyage.
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Rendez-vous au Paris Baguette proche de la sortie N° 8 de la station de métro City Hall. Ainsi Orphée a pu se faire son petit déjeuner à la française. D'année en année la qualité du pain et des viennoiseries s'y est grandement améliorée. C'est vrai qu'en ville, à Busan comme à Séoul, j'ai constaté la présence française de plus en plus nombreuse et influente.

Beau-père et belle-fille. Un moment très agréable.

Eun-Jin et ses parents.

Le grand jeu.
Dans un restaurant spécialisé pour les rencontres familiales solennelles.
Menu coréen cette fois-ci, évidemment, surabondant et délicieux autour d'un superbe assortiment de poissons crus, autres beignets de fruits de mer, et bulgogi, et kimpaps riches... dont Orphée n'aura mangé qu'un bol de riz ! "Si c'est rouge, disait-il, c'est soit trop saignant, soit de la tomate - mais la cuisine coréenne ne l'utilise pas -, soit du piment, alors je ne peux pas en manger."
Au menu des échanges sérieux, après les informations réciproques sur la composition des familles, les activités professionnelles, manière de repérer une certaine concordance des situations sociales,...
... ce dialogue :
- Est-ce que vous agréez notre fille pour entrer dans votre famille ?
- (ma réponse était prête) : Votre fille à mes yeux est charmante, mais nous ne nous posons pas cette question. Le mariage de Benoît et Eun-Jin, c'est leur affaire. Je m'en réjouis, je n'ai pas à dire oui ou non.
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- Et combien voulez-vous qu'elle vous donne de petits-enfants ?
- (stupeur ! je ne pensais pas que le dialogue irait jusque là ! ) : C'est encore moins mon affaire. C'est leur vie à eux !
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Il y eut cependant un bémol au plaisir de la rencontre, quand je me suis rendu compte que, même si c'est eux qui avaient commandé le restaurant et le menu royal, ils ont laissé Benoît payer... Un trou dans son budget à quoi il ne s'attendait pas du tout, ni moi. Je l'ai aidé un peu.
Mais je l'inviterai à rester très circonspect sur ces questions d'argent. Bien que débarquant d'Occident, ni lui ni moi ne roulons sur l'or.
Les Coréens à qui je viens de raconter ça en France m'ont dit que les parents de Eun-Jin ont commis une erreur. Ca ne devrait pas porter ombrage au bonheur entre les tourtereaux, ni à ma sympathie pour ma belle-fille. Mais, prudence pour l'organisation des festivités du mariage le 11 juin 2011 !
D'ici là je reverrai Benoît et Eun-Jin au moment du prochain Seollal. Il souhaite lui faire découvrir un peu de son pays.
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Le 1er novembre - ça n'a rien d'une Toussaint en Corée, Chuseok date déjà de plus d'un mois - c'était un lundi comme tous les lundis, j'ai initié Orphée aux bus inter-cités (les Transco locaux, disait-il) pour Hadong.
Voir Yuna Omma et Yuna Appa.
La santé de Monsieur continue à vaciller, et Madame donne un dernier coup de collier - trois ans encore à trimer avant une très modeste retraite sur cotisations volontaires - d'autant plus qu'elle a recommencé à financer mensuellement et largement sa fille à Londres. Ca me paraît très factice.
Visite très courte, une journée seulement, mais plaisir de vérifier que j'avais bien reçu et compris (avec l'aide de Young-Ok) sa lettre très affectueuse de mi-août, et de se promettre que je reviendrai à Hadong pour plusieurs semaines dès mi-mai 2011, avant le mariage de Benoît.
Et Orphée a pu faire un petit tour de grande liberté avec mon vélo !
Le lendemain, 2 novembre, Myeong-Hee aurait pu descendre de Jirisan jusqu'au Geum-Seong Shik-Dang de Hadong... mais nous nous envolions de Gimhae, pour arriver à Velars le soir.

15 septembre 2010

Mystère ! 왜요?

Dimanche, un message de Skype arrive sur mon Gmail, en hangeul entièrement (sauf le pseudo - Net oblige -). Le dictionnaire électronique m'aide à traduire. C'est bien une demande d'ajout de contact.
Méfiant, selon les conseils de Samuel, après avoir été récemment victime de phishing sous couvert de Cyworld, Daum, Nate, Naver ou autre site "social" coréen, je suspecte un message malveillant et le supprime.
Pris de doute cependant, je fouille dans mes carnets d'adresses, ma mémoire, et les mille petits bouts de brouillons épars sur mon bureau. Les quelques neurones qui me restent m'invitent à questionner le 86 terminant le pseudo. Ce pourrait être une année de naissance. Allons voir sur Facebook où certains amis n'hésitent pas à afficher leur millésime !
Et voilà une piste : Lucy, que j'avais rencontrée à Brisbane dans l'entourage de Sun-Hee en janvier 2008, longtemps connue uniquement sous ce seul prénom occidental très prisé des Coréennes (elle est la quatrième Lucy ou Lucie ou Lucia, ou (Lu)Cia dans mes relations), jamais revue depuis, mais avec qui nous échangeons un ou deux petits mots affectueux par an, m'avait fait savoir son nom-prénom coréen seulement l'an dernier, après nous être affichés "amis" sur Facebook ; et je n'ai pas encore ce nom bien en tête. Elle est effectivement née en 1986, et ce pseudo en est proche.
Donc, je demande à Lucy via FB si c'est elle qui m'a sollicité sur Skype, en expliquant tout ça, et aussi que les noms-prénoms coréens sont suffisamment peu nombreux pour laisser place à foule d'homonymes.
(J'ai, par exemple, deux amies du nom de 정 명희, une qui travaille au Parc National de Jirisan et ne correspond avec moi qu'en coréen (voir le post du 16 octobre 2008), l'autre mariée à un coréen adopté français qui vivent à Lons-le-Saunier, nous communiquons dans les deux langues.)
Et ce matin, j'ai sa réponse : " Yes, it's me. Plz, add! "
Donc je l'ai ajoutée à mes contacts Skype.
Mais - et voilà pourquoi "Mystère ! " - qu'est-ce qu'elles ont à chercher ou à entretenir mon contact : Sun-Hee, Lucy, Young-In, Young-Joo, Hye-Jin, Hyo-Jin, Bo-Kyoung, Myeong-Hee, Yu-Kyoung... et, devrais-je ajouter aussi, des collègues du cours de coréen... ? et Marie-Chloé partie à Séoul...
Ca vient de moi, ou ça vient d'elles ? Le fantôme de Song-Ja s'amuserait-il toujours à se réincarner pour venir encore me taquiner ?
Lundi soir, j'ai dit que c'était ma dernière participation au cours. Et j'ai donné les raisons : d'une part, ça fatigue mon grand âge pour si peu de progrès, et d'autre part, je me sens au milieu de ces personnes d'une vingtaine d'années, très majoritairement des filles comme à la balade au château de Rambouillet, aussi décalé que lorsque j'ai erré l'an dernier dans le quartier universitaire de 신촌.
J'y avais rendez-vous pour dîner avec Gee-Eun, à la sortie de son cours donné à 홍익대학교 (Gee-Eun, je redis ici, c'est la première doctorante qui m'avait sollicité à Dijon pour relire et corriger sa thèse en français ; le job avait demandé plusieurs années, mais la récompense est arrivée, magistrale ! ).
Après un bout de l'après-midi à ne croiser que des étudiants, à ne voir que de la pub et des magasins de fringues ou de Hi-tech pour eux, à n'entendre que leurs tubes... j'ai compris que je n'étais pas à ma place dans ce monde, je me suis réfugié dans un Starbucks.
Gee-Eun est arrivée, je lui avais raconté ça. Nous avions passé une bonne soirée.
Et maintenant nous nous relions via FB.
Sur la liste de mes "amis" où elle se nomme "Cheun Chung", si vous ne craignez pas de découvrir une facette insoupçonnée de sa personnalité, allez donc voir à quelle "photo de profil" l'a conduite la philosophie !

15 août 2010

TARA et MARIE

15 août aujourd'hui. Marie-Chloé, à qui je viens de souhaiter sa fête, m'invite à reprendre la plume.

Je souhaite aussi "Bonne Fête" à toutes les Marie de mes connaissances : Marie-Ange ma soeur, mes autres frères et soeurs - nous avons tous "Marie" dans notre état-civil - , Maria V qui se reconnaîtra.
Je n'ai pas souvenir qu'aucune de mes amies coréennes aurait choisi ce prénom...

Mais alors, quel lien avec Corée-mon-amie ?

Un peu plus haut, relatant mon séjour à Naesosa voici deux ans, j'avais dit comment l'approche de l'Eveillé, grâce aux explications de Young-In, avait évoqué pour moi la figure de Marie.
A entendre ce qui se dit en cette fête de l'Assomption, je pense que tout ça cristallise tout autant dans l'histoire de Tara "Celle qui sauve".

Alors j'ai demandé à Marie-Chloé et à Caroline de réaliser et de m'adresser une belle image de Tara - peut-être a-t-elle sa statue à Jogyesa ! - pour illustrer ce message.

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PS, le 4 novembre 2010 :

La semaine dernière je suis allé à Jogyesa. J'y ai rencontré une personne attachée au service des visiteurs - étrangers notamment - du temple. Nous avons longuement échangé, au sujet du bouddhisme, de l'adoption, de Yuna. Elle m'a expliqué que Tara c'est une figure propre au bouddhisme tibétain, inconnue de la pratique coréenne. Donc, il n'y aura pas de photo de Tara.


PS N°2, le 7 janvier 2011 :

Si, en voilà une, prise au Musée Guimet à Paris lors d'une visite "culturelle" dans le cadre de LACorée. Cette figure est tibétaine, de style bien différent.


Une question importante me titille : l'absence d'Eveillée féminine au Panthéon bouddhique coréen est-elle en corrélation avec le machisme ordinaire ?


PS N°3, le 14 janvier 2011 :

Marie-Chloé vient de trouver une représentation de Tara à Hwagyesa, dans les collines qui dominent Séoul au Nord. Elle m'en fait parvenir une photo que je joins ici.

Posture un peu différente de la Tara tibétaine, la féminité moins soulignée, la cruche dans une main, le chapelet bouddhiste dans l'autre, assise également sur une fleur de lotus, dispensée de dorure à la feuille, voilà donc une Tara au pays du matin frais.

Marie-Chloé, je te remercie. La boucle est bouclée. Mais je suis curieux de savoir dans quelles envolées méditatives cette quête et son aboutissement t'auront plongée !

06 juin 2010

Retournons au bois 몇 번이고 숲에 가요

Mai, joli mai, tu nous fais le coeur gai.
Quand tu fleuriras nous irons dans les bois.
(A chanter en canon. Auteur ?)

Echanges culturels :

La vertu porte-bonheur du muguet (은방울꽃), mes amies de Busan et de Séoul la connaissent désormais. Le parfum leur en est parvenu via Facebook ! Elles me l'ont dit.

Le plaisir de la récolte, la patiente préparation des 고사리 (fougères) - merci Sun-Ju ! - pour accompagner le 비빔밥, tout ça a maintenant gagné jusqu'à l'Alsace.


Là, une autre forme de romantisme !

Mais... gardons-en un peu à raconter, au moment de nous dire au revoir dans quelques jours à Rambouillet ... quand plusieurs d'entre nous Coréens ou Français préparent leurs bagages pour quelques semaines de retour au pays, ou de vacances, ou pour un séjour d'études plus long, voire pour s'y installer et tenter d'y faire leur vie à l'instar de Jean-Michel ou de mon fils aîné !









On a pu reconnaître 선주, Olivier et Anne, Marie-Chloé, Jérémie, Tiphaine, 유리, 정수, Caroline, et la famille "Cyberbisey" (je ne parviens pas à retenir leurs noms).

26 mai 2010

AMITIE NORD-SUD ???

Ci-dessous l'éditorial de KBS WORLD le 26 mai 2010 :
(version française ; quelques corrections orthographiques)

La Corée du Nord redevient l’« ennemi principal » du Sud.

La Corée du Sud a officiellement décidé, pour évoquer la Corée du Nord, de reprendre la désignation officielle d’« ennemi principal ». Une décision qui en dit long sur l’état d’esprit dans lequel se trouve aujourd’hui le gouvernement de Séoul. Cette appellation avait été abandonnée en 2004. On assiste donc, ni plus ni moins, à un retour du temps de la guerre froide, quand la Corée du Sud était sous la coupe d’une dictature militaire de droite, d’obédience américaine, et que la Corée du Nord, restée fidèle à l’idéal stalinien, creusait des tunnels sous la frontière terrestre, pour envahir le Sud. A l’époque, la fracture entre les deux Corée résumait assez bien l’antagonisme effrayant entre Est et Ouest, entre Washington et Moscou.

Aujourd’hui, on pourrait penser que cette fracture n’existe plus que dans les livres d’histoire. Mais hélas, ça n’est pas le cas. Elle reste vivante, et bien vivante, dans la péninsule coréenne. Cette requalification de la Corée du Nord, de la part de Séoul, en « ennemi principal » pourrait sembler puérile. Le Nord a toujours été, et reste, l’ennemi « naturel » du Sud. D’ailleurs, les deux pays sont toujours officiellement en guerre. La guerre de Corée s’est en effet soldée par un simple accord de cessez-le-feu, en 1953. Les 10 ans de réchauffement intercoréen qui viennent de s’écouler, et les multiples projets économiques communs qui les ont accompagnés, sans compter deux sommets intercoréens, en 2000 et en 2007, avaient fini par le faire oublier.

Ces temps ont été abruptement révolus avec le retour au pouvoir, à Séoul, en février 2008, des conservateurs avec, à leur tête, le président Lee Myung-bak. Eux sont, pour ainsi dire, de la vieille école : héritiers politiques de la dictature militaire, ils sont férocement anti-communistes. Pour eux, le régime de Pyongyang symbolise le mal et, ils ne s’en cachent pas, seul son effondrement pur et simple pourrait les satisfaire. De l’autre côté du 38ème parallèle, le régime et les militaires sont tout aussi bornés. Ils estiment que Séoul est gouverné par des « traîtres », à la solde des Etats-Unis, un gouvernement de « fantoches » qui a pour seul but de les chasser.

C’est dans ce contexte, déjà très tendu, qu’est survenu le drame du Cheonan. Le 26 mars dernier, cette corvette sud-coréenne qui patrouillait en mer Jaune, a sombré en quelques minutes, causant la mort de 46 hommes d’équipage. Une catastrophe nationale, et un choc, pour tous les sud-Coréens. Bien sûr, dans cette zone maritime qui a toujours été revendiquée par la Corée du Nord, on suspectait Pyongyang d’être responsable du drame. Pourtant Séoul, pour éviter d’aggraver les tensions, a soigneusement évité d’accuser le Nord sans preuves. Une équipe d’enquêteurs a été mise sur pied et pour preuve de son impartialité, la Corée du Sud a pris soin d’y incorporer des experts de plusieurs nationalités : Américains, Canadiens, Britanniques, Suédois et Australiens ont décidé que c’était bien une torpille nord-coréenne qui a coulé le navire. Un résultat formellement démenti par Pyongyang, qui a décidé de s’offusquer de cette accusation. La Corée du Nord a, en conséquence, déclaré qu’elle gelait toute relation avec le Sud.

L’appellation d’ennemi principal redonnée à la Corée du Nord ne risque pas d’apaiser les choses mais, de son côté, Pyongyang ne se gêne pas pour dire que le gouvernement sud-coréen est composé de « traîtres ». En bref, il y a peu de chances de voir rapidement les relations intercoréennes revenir à un niveau de sociabilité raisonnable.

12 mai 2010

할아버지

Je croyais avoir refermé ce blog... avoir fait le tour (voyez l'image précédente)... mes amitiés coréennes circonscrites...
Ciseler encore quelques enluminures... puis relier et classer ça au rayon "Corée" de mon musée personnel.

Mais la vie me bouscule. Elle sourd où je n'attendais pas.
Je n'étais pas préparé. Je n'avais pas organisé cette nouvelle histoire.
Ce n'est plus moi qui force les choses.
C'est la volte-face de Corée-mon-amie sur mon chemin.
Je n'ai pas entendu le tonnerre claquer sur Bukhansan,
je n'ai pas vu s'annoncer l'averse, drue, soudaine et vivifiante,
comme en soirée du dernier Chuseok sur Myeong-Dong :
Un enfant à naître cet automne, qui sera mon petit-fils ou ma petite-fille !

Ne cherchez pas du côté de Benoît, ni de Yuna, ni de Samuel, ni de Damien.
J'en dirai davantage dès que la maman voudra bien.

C'est un grand bonheur. Inconnu.

"Faites toutes choses nouvelles ! "

01 février 2010

보고 싶은 성자 씨께 à Song-Ja, la revoir


Au printemps 2000, voici dix ans, j'avais sollicité Jack mon Maître-en-Corée pour tenter de retrouver Song-Ja.
Il m'avait demandé quoi lui dire de ma part s'il la retrouvait.
J'avais répondu ceci :
à Song-Ja
tu diras
que son nom est doux à mes lèvres
et chante à mes oreilles
quand je l'appelle à coeur perdu depuis mes errances
mes jours et mes nuits
que son image plus sainte à mes yeux qu'une icône
jamais ne me quitte
que les plus durs travaux en solitaire au fond des bois
ni la foule des rencontres au travail
ni les enfants ni les amis ni les parents à la maison
ne m'écartent de sa compagnie
au contraire
qu'elle habite tout ce que je fais
quand je reçois à ma table c'est elle qui m'a appris
c'est elle qui prépare mon coeur
qu'elle est belle
que l'harmonie de son visage apaise les cahots
de mon existence
qu'il est heureux l'homme à qui elle se donne
que ses enfants
sont les frères et soeurs de mes enfants
qu'elle est la femme
belle serviable discrète efficace attentionnée
comme chacun la cherche
que je me réjouis si elle est heureuse
que je pleure avec elle si elle ne l'est pas
que pour la retrouver je voudrais croire au paradis
que je veux auparavant
la revoir dans cette vallée de larmes
que je l'aime
tu ne lui diras rien qui la ferait souffrir

13 janvier 2010

WON Adjeossi n'est plus...

(Chuseok, 25 septembre 2007, à Mokdo/Hadong)

Hier, Yuna m'a informé du décès de son oncle.
C'est le Monsieur à gauche. Chaque année la famille WON célèbre Chuseok chez lui.

Et en même temps, l'anniversaire de sa mère.
L'année suivante (2008), il était à l'hôpital, Chuseok était triste.
L'an dernier, il était rentré à la maison. Il avait repris son travail, à la tête d'une importante entreprise familiale de maraîchage.
Avec le père de Yuna, nous portions souvent à ses ouvriers sur les chantiers de Mokdo le repas du matin préparé au restaurant de sa maman à Jeondo.
Je l'ai donc revu il y a trois mois. Il se disait heureux de ma visite. Il m'a dit souhaiter me recevoir à nouveau chez lui à l'automne 2010, pour le prochain Chuseok.
Mais j'avais senti dans son invitation quelque chose comme l'espérance de transcender une fatalité proche qu'il pressentait.
Oui, j'irai le voir pour Chuseok, à sa dernière demeure.

Avec Yuna et Yukyoung, je prie pour lui et sa famille :
A côté de lui : son père, puis sa mère, puis son frère le père de Yuna.
Debout derrière : son épouse, sa fille, son fils, sa soeur, moi.
C'est la maman de Yuna qui avait pris la photo.

(lotus du bassin sous les fenêtres de sa maison de Mokdo)

07 janvier 2010

YUNA, toujours

Velars, 29 décembre 2009, au petit matin :


"Petit matin", pour elle ! En fait, c'était midi passé. Je l'avais seulement sortie du lit pour lui dire que je voulais aller porter un petit quelque chose à ma voisine la vieille dame allemande, seule et souffrante.
Elle a voulu confectionner un cadeau à la manière coréenne : froufrous de papier doré, rubans... un peu kitsch certainement, mais de quoi décupler le plaisir de recevoir une part de mon gâteau au yaourt, trois clémentines, sept papillotes et une rose.
Puis elle a juste enfilé un manteau sur son pyjama, et nous voilà partis dans la neige jusqu'à la porte de Madame Perrot.
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Ces quelques minutes m'ont rappelé en particulier la soirée à l'hôtel de Seogwipo avec Damien à l'été 2002 où elle avait su transformer le pique-nique frugal en réveillon de bonheur fou, à partir d'une banale barquette de kimpap, d'un bol de ramyeon et d'une grappe de raisin rapportés de la supérette locale.
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Ici, entre le départ de Samuel et l'arrivée de Hyejin, nous avons eu deux jours entiers rien qu'à nous deux : l'occasion de reparler de son baptême encore tout frais, de choisir dans la Bible des passages expressifs à nos coeurs, de nous les traduire, de nous laisser rapprocher un peu plus de Celui qui nous unit désormais.
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Mais je me pose beaucoup de questions :
Tout ça n'est-il pas trop ? un papa peut-il être aussi proche de sa fille ? n'y a-t-il pas un risque de la maintenir dans une situation de dépendance affective ? de gêner chez elle le développement d'une relation adulte avec un compagnon pour la vie ?
Chez ses parents à Hadong, la chambre où je dors est pleine de ses souvenirs d'enfance et de jeunesse, ainsi que ceux de Yukyoung. Quel est ce plaisir de feuilleter leurs albums ? rattraper les dix-neuf années qui me manquent de sa vie ? est-ce souhaitable, est-ce possible, est-ce légitime ?
Hier et aujourd'hui, nous avons bavardé sur Live Messenger : d'elle, du départ compliqué de Hyejin, de son bijou oublié chez moi... Demain, elle me fera signe probablement aussi depuis son travail. N'est-ce pas recommencer avec elle ce que j'avais vécu avec Julie (voir le message du 24 décembre 2007) ?
Maintenant qu'elle m'a beaucoup dit de ce qui la tenait en froid avec son père coréen, maintenant qu'elle a fait la part des choses, et qu'elle renoue avec lui, ne devrais-je pas m'écarter ? jusqu'à laisser filer le processus d'adoption ?
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Et mes fils ? n'auraient-ils pas tout lieu d'un certain agacement, voire de jalousie, de cette relation privilégiée, eux qui commencent à me dire que je suis un peu trop distant - respectueux, leur dis-je - de leur vie personnelle !
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Vous, les papas qui entretenez une relation régulière et affectueuse avec votre ou vos filles, dites-moi ce que vous en pensez !
C'est aussi pour ça que j'ai rédigé ce message.

03 janvier 2010

BONNE ANNEE 새해 복 많이 받으세요...

... à vous tous Coréens de France ou de Corée,
Français de Corée ou de France,
et à vous, autres lecteurs d'autres horizons.

Ces images m'ont dit le bonheur,
le leur, j'espère... le mien.
Puissent-elles aussi vous parler !




(Samuel venu d'Oxford, Yuna de Londres, son amie Hyejin d'Ulsan juste pour quelques jours avec elle chez moi, et Yukyoung à Busan)