26 juin 2011

결혼 합니다

Benoît et Eun-Jin, le 12 juin 2011 à Busan.

La veille Benoît me disait qu'il réalisait seulement maintenant que sa vie prenait un tour nouveau : désormais ils sont deux... puis, combien ? ... aux yeux bridés à 100% !

Moi, je monte d'un cran, j'assume désormais l'appellation "할아버지" que j'entendais si fréquemment avec agacement.

Sans lui, sans son ancrage à Busan, j'aurais peut-être laissé petit à petit filer les attaches coréennes après le décès de Jack.

D'autres photos par les professionnels du mariage viendront sans doute plus tard égayer cette page.
Cependant je veux écrire ici dès à présent deux ou trois choses qui m'ont frappé pendant la cérémonie :

L'échange des consentements a eu lieu comme en France. C'était pour moi capital que fût manifesté que ce sont les jeunes qui choisissent de faire leur vie ensemble, avant d'être l'occasion d'un accord entre les familles.

Mais, même au cours de la cérémonie officielle qui garantit l'authenticité et la légalité de l'acte, je n'ai entendu Benoît appelé que sous son nom de naissance : 이 정훈. Ni son prénom ni son patronyme Hugueny acquis à l'adoption en même temps qu'était remplacée sa filiation coréenne par une filiation française - au moins selon la Loi hexagonale - n'ont été prononcés. Etrange !
En fait, la Loi coréenne me semble être exactement la même que la Loi islamique issue du Coran sur la question de la filiation : l'adoption plénière n'y existe pas, la filiation biologique est intangible, seule existe une sorte de parrainage ou de prise en charge nourricière (temporaire ? ), le nom ne se transmet que par filiation biologique.

Puis la cérémonie traditionnelle (la photo), outre les rituels confucianistes de salutations entre générations, a été l'occasion d'un discours solennel de son grand-père paternel (de naissance) qui a toujours le rôle de "chef de famille". Tout en coréen évidemment. Autant que j'ai pu en appréhender quelques bribes, et malgré la place qui nous était faite à Sylviane et moi, il m'a semblé que ce discours visait à gommer ou réparer l'erreur qui avait été faite de forcer la main de sa mère à abandonner ses deux fils quand elle s'est trouvée veuve. Le mariage réintégrait Benoît au 가족 comme si sa vie en France n'avait été qu'une parenthèse.

Quoi qu'il en soit, je leur adresse mes voeux de bonheur : que la vie à venir supplante les affres passées ! Et que continuent à vivre aussi les liens qui ont changé de nature mais qui se sont renforcés entre mon fils et moi.

1 commentaire:

Yoon a dit…

Félicitations aux deux mariés !